Générer de meilleurs revenus et de meilleures perspectives d’emploi pour accélérer la lutte contre la pauvreté Évaluation de la pauvreté et de l’équité au Sénégal, World Bank, 2021

Auteur : World Bank

Site de publication : Banque Mondiale

Type de publication : Rapport

Date de publication : Juin 2021

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Au cours des deux dernières décennies, le Sénégal a bénéficié d’une situation macroéconomique relativement stable, marquée par une forte croissance, malgré un léger recul de 2006 à 2013. Le pays a connu une croissance élevée entre 2000 et 2005, le taux de croissance moyen du produit intérieur brut (PIB) par habitant a été de 1,9 pour cent. Cette croissance a nettement ralenti de 2006 à 2013, pour se situer à 0,6 pour cent. En 2014, l’économie a évolué vers une trajectoire de croissance beaucoup plus soutenue. De 2014 à 2019, la croissance moyenne du PIB par habitant s’élevait à environ 3,5 pour cent, ce qui a permis au pays de passer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en 2019. Bien que cette croissance ait été accompagnée par un recul de la pauvreté, cette baisse a été lente et les inégalités persistent. Par ailleurs, la création d’emplois dans le secteur formel a été faible, et le nombre de pauvres n’a pas diminué au cours des années récentes.

 Les tendances de la pauvreté au Sénégal

De 2011 à 2018, la croissance annuelle du PIB par habitant du Sénégal s’est élevée à 2,9 pour cent en moyenne, et l’incidence de la pauvreté a diminué d’environ 5 points de pourcentage (passant de 43 à 37,8 pour cent). Dans les zones rurales, l’incidence de la pauvreté a reculé pour passer d’environ 59 pour cent à 54 pour cent. Les zones urbaines ont également connu une baisse de l’incidence de la pauvreté, qui est passée de 22,5 pour cent à environ 20 pour cent, mais le nombre de pauvres en zones urbaines a légèrement augmenté en raison notamment d’une plus forte croissance démographique.

Les changements dans la distribution des revenus provoqués par la croissance économique sont à l’origine des changements au niveau de la pauvreté monétaire. Ces changements distributifs impliquent des changements au niveau de la consommation moyenne ainsi que des inégalités relatives. Le fait que les inégalités n’aient pas évolué entre 2011 et 2018 (l’indice de Gini a légèrement reculé de 35,8 à 35,1) semble indiquer que la baisse de la pauvreté globale et l’amélioration de la prospérité partagée sont principalement dues à la croissance. En outre, le modèle de croissance économique observé au Sénégal de 2011 à 2018 indique que la baisse de la pauvreté dans les zones rurales était due à la croissance dans le secteur primaire (l’agriculture), tandis que la croissance dans le secteur secondaire (l’industrie manufacturière) et du secteur tertiaire (les services) était en grande partie responsable de la baisse de la pauvreté à Dakar.

Malgré la baisse des taux de pauvreté, le nombre de personnes pauvres est resté stable, passant de 5,867 millions en 2011 à 6,032 millions en 2018, avec une légère hausse dans les zones urbaines. Au cours des 20 dernières années, le nombre absolu de personnes pauvres à tendance à augmenter en raison de la croissance démographique rapide et du lent recul de la pauvreté. La croissance démographique est forte, en particulier en milieu urbain, à cause de la fécondité qui reste élevée mais aussi de l’exode rural.

Des progrès modestes dans les dimensions non monétaires de la pauvreté

La pauvreté multidimensionnelle a légèrement diminué au niveau national et dans les zones rurales, mais celle-ci a augmenté dans les zones urbaines. Cette amélioration démontre quelques progrès dans le domaine de la santé ainsi qu’au niveau de la quantité et de la qualité de l’enseignement, mais d’importantes disparités subsistent entre les zones rurales et les zones urbaines. Ces résultats mitigés en matière de santé, d’éducation et de conditions de vie se traduisent par de faibles niveaux de xi développement humain en général et de capital humain en particulier. D’après son score obtenu à l’indice de développement humain de 2019, le Sénégal se place en 168ème position sur 189 pays et territoires.

Les principaux indicateurs de résultats en matière d’éducation ne se sont pas améliorés au cours des dix dernières années, et d’importants défis doivent encore être relevés pour améliorer la qualité et l’accès à l’éducation. En 2011, 51 pour cent de la population âgée de 15 ans et plus savait lire et écrire, et ce chiffre n’a pas beaucoup évolué en 2018. Sur la même période, le taux net de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans est resté dans un ordre de 52 à 53 pour cent. Le taux d’achèvement de l’école primaire a chuté en passant de 65 pour cent en 2011 à 56 pour cent en 2018. Cette évolution est préoccupante compte tenu des conclusions d’une étude récente portant sur la dynamique de la pauvreté au Sénégal, qui montre que l’éducation est le facteur déterminant le plus important pour sortir de la pauvreté. Le taux brut de scolarisation dans l’enseignement secondaire est estimé à 48 pour cent et n’atteint que 11 pour cent dans l’enseignement supérieur. De plus, on estime que près d’un tiers des enfants d’âge scolaire ne vont pas à l’école. L’espérance de vie scolaire était estimée à 7,3 ans en 2020, soit un an de moins que la moyenne de l’Afrique subsaharienne.

Malgré la baisse des taux de pauvreté, le nombre de personnes pauvres est resté stable, passant de 5,867 millions en 2011 à 6,032 millions en 2018, avec une légère hausse dans les zones urbaines. Au cours des 20 dernières années, le nombre absolu de personnes pauvres à tendance à augmenter en raison de la croissance démographique rapide et du lent recul de la pauvreté. La croissance démographique est forte, en particulier en milieu urbain, à cause de la fécondité qui reste élevée mais aussi de l’exode rural

L’accès aux services et infrastructures de base s’est principalement amélioré dans les zones urbaines, ce qui accroît les différences en termes d’accès par rapport aux zones rurales. Le Sénégal a accompli des progrès considérables en matière d’accès à l’assainissement et à l’électricité, mais de profondes disparités subsistent entre les zones rurales et les zones urbaines.

Les obstacles à la lutte contre la pauvreté 

Le Sénégal doit redoubler ses efforts pour pouvoir atteindre une croissance plus élevée, durable et inclusive. Cela nécessitera une action concertée et des politiques de rupture. Il sera nécessaire de comprendre les contraintes qui pèsent sur la lutte contre la pauvreté au Sénégal pour pouvoir élaborer ces politiques. Les interventions devraient être conçues de façon à résoudre les obstacles susceptibles d’empêcher les individus et la société d’atteindre les objectifs déterminés par les politiques publiques.

Les obstacles à la croissance au Sénégal sont liés à l’accumulation du capital, à la productivité, à l’ampleur du secteur informel et aux disparités régionales entre les hommes et les femmes. Les preuves de l’accumulation limitée du capital sont visibles à travers les performances mitigées dans le domaine scolaire, les progrès à réaliser en matière de santé, l’accès restreint au financement et la faible épargne des ménages. L’accumulation limitée du capital réduit les capacités des ménages et des entreprises à participer à la croissance économique.

Le faible capital humain et les obstacles à la croissance des revenus

Le Sénégal fait partie du quartile inférieur de la distribution mondiale de l’indice du capital humain. Étant donné que les indicateurs actuels de santé et d’éducation constituent la base de la productivité de la prochaine génération de travailleurs, la situation actuelle en matière de capital humain est inquiétante puisqu’il est difficile d’imaginer que la productivité des travailleurs s’accélère ou même s’améliore de façon durable.

Dans les zones rurales, les agriculteurs peinent à adopter de nouvelles technologies ou à passer à des activités plus productives du fait de leur faible niveau d’éducation. Le taux d’alphabétisation s’élève à 37 pour cent chez les agriculteurs des zones rurales (d’après l’enquête auprès des ménages de 2018), ce qui restreint l’adoption et l’exploitation optimale de techniques agricoles améliorées (par exemple, les agriculteurs alphabétisés sont 8 points de pourcentage plus susceptibles d’utiliser des engrais chimiques).

Le faible niveau d’éducation provient largement des faibles taux de scolarisation et du fait qu’un grand nombre de ménages privilégie l’éducation religieuse à l’éducation formelle. Le faible engagement de la communauté vis-à-vis d’un système centralisé entrave les réformes du système éducatif au Sénégal.

Des indicateurs de santé inférieurs à ceux des pays homologues limitent également le capital humain et la croissance économique. Par exemple, la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est estimée à 75 pour 1 000, ce qui correspond au deuxième taux le plus élevé parmi un groupe de pays homologues.

Les obstacles à la croissance au Sénégal sont liés à l’accumulation du capital, à la productivité, à l’ampleur du secteur informel et aux disparités régionales entre les hommes et les femmes. Les preuves de l’accumulation limitée du capital sont visibles à travers les performances mitigées dans le domaine scolaire, les progrès à réaliser en matière de santé, l’accès restreint au financement et la faible épargne des ménages. L’accumulation limitée du capital réduit les capacités des ménages et des entreprises à participer à la croissance économique

Il existe d’importantes disparités entre les hommes et les femmes au niveau du capital humain et physique. Le Sénégal n’a comblé que 68 pour cent de l’écart entre les hommes et les femmes, ce qui lui vaut d’être classé 104ème sur 156 pays en 2021. Au Sénégal, les disparités de genre sont très prononcées dans les secteurs de l’économie et de la politique. Les disparités entre les hommes et les femmes dans le secteur économique proviennent de l’accumulation inégale du capital et de l’accès limité aux ressources.

La forte dépendance à une agriculture pluviale et les obstacles à la productivité agricole

Encouragée par les politiques publiques, la production agricole s’est accrue au cours des dernières années en raison de l’expansion des superficies cultivées et de l’utilisation accrue d’intrants. Le gouvernement sénégalais a adopté plusieurs politiques pour moderniser et développer le secteur agricole au cours des dernières années. Néanmoins le système de production agricole du Sénégal reste fortement dépendant des précipitations, ce qui rend les ménages ruraux vulnérables aux sécheresses et a des conséquences négatives sur les investissements et la productivité des petits exploitants agricoles.

Ainsi les récentes améliorations de la production agricole sont davantage liées à une utilisation accrue des intrants qu’à une augmentation de la productivité et ont eu un impact limité sur la création d’emplois décents et la réduction de la pauvreté. La productivité du travail ne s’est pas améliorée au fil du temps (et a même régressé pour certaines cultures) principalement à cause d’une baisse du ratio terre/main-d’œuvre.

L’accès limité aux infrastructures de base (les routes, l’électricité, les TIC) entrave aussi la productivité agricole. Le transport routier de marchandises constitue le moyen de transport le plus important au Sénégal, mais celui-ci est peu fiable et onéreux. L’électrification peut augmenter considérablement la productivité agricole et le bien-être des ménages, mais 69 pour cent des ménages ruraux ne sont pas raccordés au réseau électrique, contre 9 pour cent dans les zones urbaines. Les TIC permettent de surmonter les obstacles liés aux mauvaises infrastructures physiques en réduisant numériquement la distance entre les agriculteurs et les marchés. L’extension de la couverture des télécommunications mobiles aux zones rurales des pays en développement réduit considérablement les coûts de transaction et la dispersion des prix.

Des indicateurs de santé inférieurs à ceux des pays homologues limitent également le capital humain et la croissance économique. Par exemple, la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est estimée à 75 pour 1 000, ce qui correspond au deuxième taux le plus élevé parmi un groupe de pays homologues

L’accès limité au financement et les obstacles à la productivité des entreprises 

L’économie sénégalaise est également confrontée à une productivité faible et en déclin. Selon les estimations, la productivité totale des facteurs (PTF) a chuté d’environ 13 pour cent entre 2007 et 2014. En 2019, celle-ci atteignait 2 pour cent de moins qu’en 2000. Comme le fait valoir le Mémorandum économique sur le pays de 2021, le fait que la productivité stagne au niveau macroéconomique est un signe que la croissance de la production est insuffisante malgré la réaffectation de la main-d’œuvre du secteur primaire au secteur tertiaire. Au fil du temps, la part du secteur tertiaire dans le PIB a considérablement augmenté, celle du secteur secondaire est restée plus ou moins constante, tandis que celle du secteur primaire (y compris l’agriculture) a diminué.

Le coût élevé de l’énergie et la faiblesse de la concurrence entravent la productivité.

La faiblesse de la productivité s’explique aussi par la faible connectivité numérique. L’accès au haut-débit reste assez restreint, et les prix très élevés. La pénétration du haut débit fixe, essentielle pour une utilisation plus rapide et plus productive, reste relativement faible, avec un taux de pénétration des ménages de 10,6 pour cent en 2021.

La faible productivité est également liée à l’ampleur du secteur informel. Au Sénégal, le secteur informel occupe une place importante et représente environ 40 pour cent du PIB. Celui-ci se compose principalement de micro-entreprises et la plupart des emplois informels se trouvent dans les services, le commerce et le bâtiment. Le secteur informel domine le marché du travail et les individus pauvres et les femmes y sont employés plus que proportionnellement.

L’élaboration d’un agenda politique

Une véritable transformation structurelle pourrait se produire en supprimant ces obstacles à la réduction de la pauvreté, ce qui entraînerait une croissance plus inclusive et plus soutenue, une création durable d’emplois, ainsi qu’une amélioration du niveau de vie. Le Plan Sénégal Émergent (PSE) est une initiative visant à aider le pays à atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et celui d’économie émergente d’ici 2035. Parmi les secteurs prioritaires pourraient figurer l’éducation, l’agriculture et les infrastructures. L’éducation constitue un moteur essentiel de croissance pour tous les secteurs de l’économie. Le secteur agricole occupe une place importante dès lors que près de 70 pour cent de la population rurale, qui comprend la majeure partie des pauvres, dépend de l’agriculture et des activités connexes pour survivre. Il est nécessaire de développer des infrastructures essentielles pour améliorer la connectivité et renforcer l’accès aux marchés.

Améliorer les résultats en matière d’éducation et de santé, et combler les écarts de genre 

Un apprentissage efficace est le résultat d’une interaction entre quatre facteurs, à savoir : la formation des enseignants, l’efficacité de l’enseignement, des intrants axés sur l’apprentissage, ainsi que la gestion compétente et une bonne gouvernance qui imposent une certaine cohérence au système éducatif. Des considérations similaires s’appliquent au secteur de la santé, avec des contraintes au niveau de la demande et de l’offre concernant la qualité de l’infrastructure sanitaire, la disponibilité des équipements et des médicaments nécessaires, la gouvernance et les coûts de déplacement et d’opportunité. Il convient d’identifier les contraintes qui pèsent sur la prestation efficace des services sociaux, et d’élaborer et de mettre en œuvre des interventions permettant d’y remédier efficacement.

La faible productivité est également liée à l’ampleur du secteur informel. Au Sénégal, le secteur informel occupe une place importante et représente environ 40 pour cent du PIB. Celui-ci se compose principalement de micro-entreprises et la plupart des emplois informels se trouvent dans les services, le commerce et le bâtiment. Le secteur informel domine le marché du travail et les individus pauvres et les femmes y sont employés plus que proportionnellement

Le Sénégal est en mesure d’améliorer ses performances en matière d’éducation dans au moins deux domaines spécifiques. Premièrement, il est nécessaire d’augmenter les taux de scolarisation. Deuxièmement, les enfants qui quittent le système scolaire sans disposer de connaissances de bases solides devraient aller dans une école de la deuxième chance, au sein de laquelle ils peuvent apprendre un métier. Cela permettra de jeter les bases d’un capital humain solide.

L’inégalité entre les hommes et les femmes constitue un obstacle important à la lutte contre la pauvreté et au renforcement de la prospérité partagée, et peut entraver la réalisation de plusieurs objectifs de développement. L’égalité de genre est considérée comme étant un facteur essentiel pour pouvoir atteindre tous les Objectifs de Développement Durable et la plupart des cibles associées, étant donné que celle-ci est impliquée dans 45 cibles et 54. En particulier, il est prouvé que l’égalité entre les hommes et les femmes est essentielle pour développer le capital humain par le biais de la santé et l’éducation, favoriser la productivité de la main-d’œuvre et la croissance économique, et réduire ainsi la pauvreté.

Libérer le potentiel de croissance de l’agriculture 

Une multitude de facteurs sont en jeu pour libérer le potentiel de croissance du secteur agricole. Bien que la croissance de l’agriculture ait été lente et volatile en raison de la faible productivité et de l’exposition aux chocs climatiques liés aux variations de la pluviométrie, le secteur renferme un énorme potentiel pour améliorer la qualité de vie au Sénégal. Le climat du pays est favorable à la production de fruits et légumes frais tout au long de l’année, et sa proximité avec le marché européen présente un avantage. Il convient d’utiliser des technologies d’irrigation appropriées pour accroître la résilience aux chocs météorologiques et permettre aux agriculteurs de se diversifier dans des cultures de rente et d’exercer des activités génératrices de revenus toute l’année

Il sera également nécessaire de renforcer la résilience aux chocs climatiques, dont la fréquence et la gravité risquent d’augmenter en raison du changement climatique, en élargissant la couverture d’assurance agricole auprès des petits exploitants agricoles.

Le Sénégal est en mesure d’améliorer ses performances en matière d’éducation dans au moins deux domaines spécifiques. Premièrement, il est nécessaire d’augmenter les taux de scolarisation. Deuxièmement, les enfants qui quittent le système scolaire sans disposer de connaissances de bases solides devraient aller dans une école de la deuxième chance, au sein de laquelle ils peuvent apprendre un métier. Cela permettra de jeter les bases d’un capital humain solide

Un renforcement des technologies numériques pourrait également contribuer à accroître la productivité du secteur de l’agriculture et améliorer la commercialisation des produits. Les technologies numériques pourraient apporter des avantages directs au secteur agricole à travers l’utilisation des services intelligents (smart-agri). Les technologies numériques offrent également des moyens de paiement flexibles, rapides et transparents qui pourraient faciliter les transactions pour les agriculteurs.

Renforcer le développement du secteur privé pour créer plus d’emplois de meilleure qualité 

Bien qu’une transformation agricole fructueuse devrait améliorer le bien-être de la population rurale, qui est en grande majorité pauvre, elle peut également provoquer une émigration rurale importante vers les villes, ce qui entraîne des pressions supplémentaires pour la création d’emplois dans les centres urbains. Comme indiqué précédemment, la transformation structurelle au Sénégal a entraîné le passage d’une agriculture à faible productivité à des emplois informels à faible productivité dans le secteur tertiaire (principalement dans le commerce).

Pour renforcer le développement du secteur privé, il convient de traiter le problème de l’informalité. Idéalement, faire face à l’informalité pour répondre à la demande d’emplois productifs impliquerait de réduire les coûts et d’augmenter les avantages de la formalité. Le Sénégal possède l’un des marchés du travail les plus rigides au monde. Par conséquent, les réformes devraient se concentrer sur l’amélioration de la flexibilité du marché du travail en réduisant les obstacles inutiles à l’entrée et à la sortie des travailleurs, et en permettant une plus grande flexibilité des salaires afin de les aligner sur la productivité du travail.

Renforcer la résilience aux chocs et gérer les risques

Le principal défi consiste à mettre au point des processus qui permettront aux individus de reprendre leurs activités socio-économiques en toute sécurité et à créer une marge de manœuvre budgétaire pour fournir des transferts monétaires et en nature aux ménages les plus vulnérables en vue de leur apporter une aide immédiate à court terme. Les décideurs politiques peuvent envisager de renforcer et d’élargir les programmes existants, tels que le Programme National de Bourse pour la Sécurité Familiale, afin de cibler les ménages en situation de pauvreté chronique. Le renforcement du programme pourrait impliquer une augmentation des prestations destinées.

La gestion des risques est également importante pour réduire la pauvreté. Les ménages, en particulier ceux qui sont chroniquement pauvres, sont impliqués dans des activités moins productives souvent parce qu’ils sont peu disposés à prendre des risques. La gestion des risques a été examinée dans les deux secteurs suivants : l’assurance maladie et l’agriculture. La couverture des soins de santé peut améliorer l’accès aux soins préventifs, réduire les écarts en matière d’emploi et augmenter les revenus. Le Sénégal dispose manifestement d’un programme de couverture des soins de santé universel, mais celui-ci couvre moins de la moitié de la population. Il est nécessaire d’identifier les obstacles liés au déploiement de l’assurance maladie universelle à l’ensemble de la population.

 

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