Gilbert Kanté, Entrepreneur numérique: « Nous sommes en manque crucial d’infrastructures notamment dans le domaine des technologies »

Les entretiens de WATHI – Les régions du Sénégal – Focus Kédougou

Gilbert Kanté

Gilbert Kanté est un entrepreneur originaire de la région de Kédougou. Consultant en marketing digital, il est le directeur de l’innovation et du développement de l’agence Brandupp.

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Extraits

Pourquoi faut-il entreprendre à Kédougou ? Je dirais que la région de Kédougou a besoin de sa jeunesse. Il y a de cela quelques années, nous avions que des profils de personnes qui souhaitaient soit intégrer l’administration soit devenir enseignants vacataires. Aujourd’hui, les choses sont en train de changer. Il y a cette volonté de la jeunesse d’entreprendre parce que c’est à nous de développer cette ville. Nous avons été pendant très longtemps une jeunesse qui fait beaucoup de doléances à l’État mais aujourd’hui, nous nous sommes rendus compte que le développement local des communes ne peut se faire que par les personnes qui y résident. C’est une motivation essentielle pour se lancer dans l’entrepreneuriat au niveau de la région.

C’est encore très difficile d’entreprendre dans la région comparé à Dakar. C’est vraiment très difficile à Kédougou parce que nous sommes en manque crucial d’infrastructures notamment dans le domaine des technologies. Tu ne trouves pas un fab lab (laboratoire de fabrication ouvert au public où sont ressemblés pleins d’outils pour permettre la conception et la réalisation de projets) comme il y en a à Dakar. Tu ne trouves pas d’incubateurs. Et cela fait partie des difficultés essentielles à l’entrepreneuriat au niveau de Kédougou.

Mais aujourd’hui, nous sommes une jeunesse qui a vraiment envie de se surpasser. Malgré les difficultés, on se met dans cet élan de création de valeurs. Pour encourager la jeunesse à entreprendre, il y a des choses qui sont en train d’être mises en place par l’État mais je pense que, au niveau de Kédougou, il y a cette sensibilisation qu’il faut faire puisque nous avons des personnes qui ont déjà de grandes entreprises et qui sont originaires de Kédougou. Je pense que c’est à eux de se mettre à l’avant pour essayer de sensibiliser.

Évidemment, ce n’est pas facile d’entreprendre. Moi je le sais, je le vis actuellement en tant qu’entrepreneur en situation de démarrage. Mais il faut montrer aux gens qu’il y a des potentialités à Kédougou. Aujourd’hui, il y a des gens qui osent prendre les pirogues pour aller en Europe tenter l’immigration en dépensant des sommes colossales. Pourquoi ne pas renverser cette audace ? Au lieu de dépenser cet argent pour aller ailleurs, essayer de montrer aux jeunes qu’il y a des potentialités ici.

Puisqu’il n’y a pas encore beaucoup d’entreprises ou des services, il y a une demande forte en termes de produits de consommation. Pourquoi ne pas essayer de se regrouper en deux, trois personnes, en structures pour pouvoir lancer une entreprise? Les jeunes ne sont pas au courant des potentialités qu’on a. Personnellement, j’ai envie d’écrire des articles pour ressortir cela afin de montrer aux jeunes qu’il y a cette possibilité de réussir en étant à Kédougou. Voilà l’idée qu’il faut transmettre à cette jeunesse : « Ils sont capables de réussir à Kédougou. »

Kédougou a besoin de cette jeunesse pour se développer et se donner l’image qu’on souhaiterait avoir.

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