Fatick

Situation géographique

La région de Fatick est entourée au nord et au nord-est par les régions de Thiès, Diourbel et Louga, au sud par la République de Gambie, à l’est par la région de Kaolack et à l’ouest par l’océan Atlantique. Un tiers du territoire est composé de tannes, c’est-à-dire de terres salées (0,5 à 3 g/l) et riches en fluor (2 mg/l), ce qui les rend impropres à la culture et peu propices à l’élevage. La plupart sont situées dans les départements de Fatick et de Foundiougne.

La région possède une façade maritime sur l’océan, est limitrophe de 4 régions sénégalaises et frontalière de la Gambie au sud. Elle est limitée au nord et nord-est par les régions de Diourbel et de Louga, au nord-ouest par la région de Thiès, à l’est par la région de Kaolack, au sud par la Gambie et à l’Ouest par l’Océan Atlantique.

Fatick

 

Situation démographique

Selon les résultats du  RGPHAE réalisé en 2013,  la population de la région de Fatick s’établit à 714 389 habitants, soit 5,3% de la population nationale. Elle est la septième région la plus peuplée du Sénégal derrière Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis et Louga. Selon le sexe, on a dénombré 353 716 hommes et 360 673 femmes. Ainsi, il y a donc plus de femmes (50,5%) que d’hommes (49,5 %) dans la région. Le rapport de masculinité qui exprime le nombre d’hommes pour 100 femmes s’établit à un taux de 98 hommes pour 100 femmes.

En 2013, le département de Fatick avec 47,5% de la population régionale, présente une densité de population supérieure à la moyenne régionale ((128,2 hbts/km2 contre 106,9 hbts/km2) et à celle des autres départements de la région (94,4 hbts/km2 pour Foundiougne et 88,6 hbts/km2 pour Gossas).

Organisation administrative

Créée en 1984 par la loi 84-22 du 22 Février 1984 divisant l’ancienne région du Sine Saloum en deux entités administratives distinctes, la région de Fatick couvre une  superficie de 7535 Km².  La région compte trois départements (Fatick, Gossas, Foundiougne), 10 arrondissements (Diakhao, Fimela, Niakhar, Tattaguine, Djilor, Niodior, Toubacouta, Colobane, Mbadakhoune, Ouadiour), 33 communautés  rurales, 7 communes, 890 villages officiels et 971 hameaux.

Aspects économiques

L’activité économique de la région reste dominée par l’agriculture, l’élevage et la pêche mais les autres secteurs d’activités notamment le tourisme, présentent un intérêt certain pour le développement économique de la région. L’agriculture est axée sur les cultures de rente (arachide, coton, sésame, pastèque, cultures maraîchères et fruitières) et les cultures vivrières (mil, riz, maïs, niébé). On note cependant qu’une bonne partie de terres salées (Tannes) sont impropres à la culture et occupent 33,6% de la superficie régionale. Ce qui constitue une contrainte majeure pour le développement du sous-secteur.

L’élevage se caractérise par l’existence de techniques traditionnelles que sont l’élevage pastoral fondé sur la transhumance et l’élevage sédentaire du terroir villageois. Mais la réduction de l’espace pastoral due à la progression des terres salées est un handicap majeur. Cependant, avec la création de GIE et d’associations villageoises appuyées par les ONG, un élevage de type moderne se développe de plus en plus dans la région.

La pêche est essentiellement pratiquée dans la « Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum » qui couvre le domaine continental, le domaine amphibie composé de trois grands groupes d’îles et le domaine maritime qui s’étale sur 65 km de côtes. Le tourisme recèle d’énormes potentialités et occupe une place de choix dans le tissu économique de la région. En effet, il offre une gamme assez riche de sites touristiques constitués par les nombreux cours d’eaux et ‘’bolongs’’, les îles du Saloum, le Parc National du Delta du Saloum et de plusieurs autres sites et monuments historiques. En 2005 la région comptait 99 établissements d’hébergements touristiques constitués d’hôtels, de campements et d’auberges d’une capacité totale de 1 797 chambres et de 3 450 lits.

Ils sont dans leur quasi-totalité localisés dans le département de Foundiougne et dans le sud-ouest du département de Fatick. Le tissu industriel a été affaibli depuis que la zone industrielle de Kahone a été amputée de la région en 2001 et rattachée à celle de Kaolack. Ainsi la région n’abrite presque plus d’entreprises industrielles d’envergure. Les quelques-unes qui y sont installées, s’occupent de la transformation des produits de la pêche, des produits agricoles et du traitement du sel.

L’activité artisanale présente de réelles potentialités de par sa diversité et tente de s’organiser autour de la chambre des métiers. En effet, le recensement artisanal de 1991 avait dénombré 11 047 artisans répartis dans 70 corps de métiers. En 2006, le nombre inscrit à la chambre des métiers s’élève à 3 966 artisans et ce nombre s’accroît depuis 3 ans. Les activités liées à la production du sel sont très importantes dans le secteur, ainsi, les producteurs tentent de s’organiser autour des groupements et ont pu bénéficier de l’appui de l’UNICEF en équipements.

Le commerce occupe une place relativement importante, mais celui de gros est presque inexistant. On note cependant l’existence de marchés hebdomadaires (loumas) où sont écoulés l’essentiel des produits agricoles. Le transport routier s’organise autour de gares routières qui existent dans presque chaque commune. Le transport urbain par taxi se développe timidement dans la commune de Fatick et celui des vélos taxis prend de l’envergure. Les routes reliant les départements au chef-lieu de région sont défectueuses.

Cet enclavement constitue un handicap pour le développement économique de la région. Cependant, avec le programme « Fatick 2005 », les travaux de bitumage de l’axe Fatick-Niakhar- Bambey et de Fatick-Diakhao-Gossas  sont en cours. Dans le cadre du Programme d’Entretien Routier Annuel (PERA) de 2007, il est prévu l’entretien courant de routes revêtues et de routes non revêtues.

Quant au transport fluviomaritime, c’est le Bac de Foundiougne et le transport piroguier des personnes et des biens qui constituent le principal trafic dans la région. Ce transport s’effectue dans les bras de mer, les bolongs et en mer, entre les différentes îles et les localités de Kaolack, Mbour et certaines localités de la république de Gambie. Un programme d’acquisition d’un Bac de 60t pour Ndangane et d’un Ferry de 60t pour Djiffer a été élaboré.

Aspects sociaux

En ce qui concerne le domaine de la santé la région a encore beaucoup à faire. En effet, elle ne dispose pas encore d’un hôpital Régional, mais compte selon les statistiques de 2006, entre autres, 6 centres de santé, 84 postes de santé publics, 289 cases de santé, un centre de médecine traditionnelle, un centre de santé mentale, un village psychiatrique et une brigade régionale d’hygiène.

Sur le plan des infrastructures, on note, au niveau régional, un déficit en centres de santé, postes de santé et cases de santé. La situation donne un centre pour 112951 habitants, un poste pour 8068 habitants et une case pour 2344 habitants contre les normes OMS d’un centre pour 50 000 habitants, un poste pour 5000 habitants et une case pour 1000 habitants (norme admise).

Le personnel accuse également un déficit notamment en dentistes, médecins, et sages-femmes. Les ratios sont d’un médecin pour 52 527 habitants, 1 dentiste pour 227 621 habitants, un IDE pour 12 645 habitants, une sage-femme d’Etat pour 8 266 femmes en âge de reproduction (FAR) alors que les normes sont de un médecin (ou dentiste) pour 10 000 habitants, un IDE pour 5000 habitants et une sage-femme pour 1500 FAR.

Par rapport à l’éducation, la région de Fatick compte 17 écoles maternelles, 35 cases des tous petits, 40 garderies, 583 écoles d’enseignement élémentaire, 56 collèges d’enseignement moyen (CEM), 10 établissements d’enseignement secondaire général dont 8 lycées, 3 centres d’enseignement technique féminin et 2 centres de formation professionnelle.

Le taux brut de scolarisation qui était de 75,3 % en 2005 est passé à 77,49% en 2006 et le taux des filles reste supérieur à celui des garçons 78,50% contre 75,48 %. La région de Fatick a un taux d’analphabétisme de l’ordre de 43,4% selon le RGPH3. Il est plus élevé chez les femmes 50,3%, que chez les hommes (36,4%).

En ce qui concerne l’habitat et le cadre de vie, la situation des 62 903 ménages que compte la région n’est pas des meilleurs car 51% des ménages vivent dans des cases, l’approvisionnement en eau de 53% des ménages se fait à partir des puits, 14% seulement des ménages ont accès à l’électricité et la majeur partie (72%) ont recours aux dépotoirs sauvages comme mode d’évacuation des ordures ménagères ; le bois de chauffe est le principal combustible utilisé par 86% des ménages et 48% des ménages utilisent la nature comme lieu d’aisance ; 31% des ménages ne disposent d’aucuns moyens de production.

L’approvisionnement en eau de la population continue de poser un problème. Non seulement l’eau est en quantité insuffisante, mais elle n’est pas de très bonne qualité (présence notoire du fluor). Le taux actuel de consommation qui est de l’ordre de 22 l/personne/j est inférieur à la moyenne nationale qui est de 35 l/personne/j.

Les forages et puits sont en nombre insuffisant et mal réparti dans la région de Fatick. Un effort important devra encore être fait pour réduire la distance d’accès aux points d’eau, car 46% des villages desservis se situent encore à plus de 2 km d’un puits hydraulique ou d’un forage. La commune de Fatick, avec le programme spécial Indépendance 2005, a pu bénéficier d’un réseau d’évacuation d’eaux fluviales en cours de réalisation. Pour les communes de Foundiougne, de Gossas et de Guinguinéo, ce réseau est insuffisant et parfois non fonctionnel pour faire face aux inondations.

Les activités sportives et de jeunesse sont assez bien représentées dans la région même s’il reste encore à faire dans ce domaine. En effet, presque toutes les disciplines sportives y sont pratiquées à travers les associations sportives et de jeunesse. Par rapport à l’emploi, on note que dans la région de Fatick, sur une population totale de 609 853 habitants recensées en 2002 lors du RGPH, la population en activité (occupés plus chômeurs) s’élève à 226 955 personnes, soit un taux brut d’activité de 37,2%. Ce taux varie selon le département, c’est ainsi qu’il est de 35% à Fatick, 39% à Foundiougne et 38% à Gossas.

Les potentialités culturelles de la région sont importantes et ne demandent qu’à être valorisées. En effet, la région de Fatick, berceau de la culture sérère, regorge de potentialités et d’activités culturelles. Cependant, ce secteur devrait bénéficier de plus d’attention notamment en matière d’infrastructures socioculturelles afin de lever les contraintes et saisir les opportunités qui s’offrent à lui.

Les organisations féminines diverses et parfois spécialisées sont bien représentées au niveau régional. Cela témoigne, s’il en était encore besoin, des nombreuses activités auxquelles les femmes s’adonnent dans le cadre du développement communautaire. En effet, selon les dernières statistiques, la région compte 1695 groupements de femmes dont les plus représentatives sont le consortium fort de 1034 groupements, les groupements de promotion féminine (GPF) comptant 624 groupements et la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS) avec 24 groupements. L’incidence de la pauvreté dans la région est passée de 51,2 % en 1992 (Enquête sur les priorités) à 46,3 % en 2002 (Enquête sénégalaise auprès des ménages II).

 

Source photo : sinesaloum.info