La situation économique

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Perspectives économiques au Sénégal

Auteur (s) : Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)

Source: Perspectives économiques en Afrique 2018

Date de publication: 2018

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Performance économique et perspective

La croissance économique devrait grimper à 6,8 % en 2017 et 7 % en 2018, sous l’effet principal de la croissance des secteurs secondaire et tertiaire respectivement projetée à 7,4 % et 7 %. Du côté de la demande, elle est principalement portée par l’augmentation (de 8,9 % en 2017) de la formation brute de capital fixe. Le déficit budgétaire est projeté à 3 % en 2018 contre 3,7 % en 2017, et la balance courante à 5,2 % en 2018, en nette amélioration par rapport à 2015–2016 grâce à la bonne tenue des exportations, notamment du phosphate, de l’arachide et du zircon.

Indicateurs macroéconomiques – Évolution

En 2017, la politique budgétaire s’est appuyée sur l’amélioration de la collecte des recettes et la maitrise des dépenses courantes. Le taux d’inflation reste faible (1,7 % à la mi-2017) pour un plafond communautaire fixé à 3 %. La politique de change est basée sur un taux fixe avec le franc CFA, qui s’est apprécié en 2016 notamment par rapport au naira (de 52,1 %), à la livre sterling (de 20,4 %) et au franc guinéen (de 16,3 %).

Les principaux défis concernent l’amélioration de l’achèvement de l’école primaire, des résultats aux examens et du respect des heures de prestation des enseignants

La dette publique devrait atteindre 62 % du PIB en 2017 contre 59,5 % en 2016. Malgré son accroissement notable (il n’était que de 19 % du PIB en 2006), l’endettement reste inférieur au plafond de 70 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Cette augmentation est imputable aux grands programmes d’infrastructure à fort impact à long terme mis en œuvre au cours des dernières années dans l’agriculture, le transport et les zones économiques spéciales. Selon le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, la dette était soutenable et faiblement vulnérable en 2016.

Facteurs positifs

Le Sénégal a fait des efforts en matière de services d’appui à la production, notamment l’énergie et le transport. Ces dernières années, il a pu profiter de la baisse des cours du pétrole. La production énergétique a connu une amélioration significative avec une augmentation de la puissance installée de 898 MW en 2015 à 1168 MW en 2016, résultant de la mise en service de nouvelles centrales.

Malgré son accroissement notable (il n’était que de 19 % du PIB en 2006), l’endettement reste inférieur au plafond de 70 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine

Le coût moyen de production a baissé de 62 francs CFA  en 2015 à 45 francs CFA en 2016 ; les délestages ont diminué ; et aucune subvention n’a été accordée à la SENELEC en 2016 et 2017. Grâce aux ressources mobilisées par l’État, des résultats satisfaisants ont été enregistrés dans la construction et/ou réhabilitation des infrastructures et services de transport. Les réformes et politiques mises en œuvre dans les technologies de l’information et de la communication en 2016 ont amené des évolutions significatives. Les activités de l’industrie minière se sont consolidées avec l’accroissement de la production de zircon de l’entreprise Grande Côte Opération (GCO) et de la production d’or de Sabodala Gold Opération.

Facteurs négatifs

Les risques pour les perspectives de croissance sont principalement liés aux lenteurs dans la mise en œuvre des réformes et aux chocs climatiques. S’y ajoute la sécurité dans la sous-région. Une forte hausse des prix du pétrole pourrait également imposer un retour des subventions à l’électricité. En matière de capital humain, malgré les investissements dans l’éducation et la formation, les résultats restent en retrait par rapport aux objectifs.

Les principaux défis concernent l’amélioration de l’achèvement de l’école primaire, des résultats aux examens et du respect des heures de prestation des enseignants. Des mesures et actions dissuasives doivent être prises en matière de gestion des risques et des catastrophes. Concernant la gouvernance locale, des efforts doivent être consentis pour augmenter le Fonds de dotation et le Fonds d’équipement des collectivités locales, ainsi que pour poursuivre les réformes initiées en matière de fiscalité locale.

L’agriculture au Sénégal, un secteur porteur

Auteur (s) : Le Conseil des investisseurs européens au Sénégal (CIES)

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Le développement de l’agriculture est au coeur du Plan Sénégal Emergent (PSE) à travers le volet Programme de Relance et d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture au Sénégal (PRACAS). Ce volet stipule l’autosuffisance en riz par la riziculture irriguée et pluviale, la production arachidière dans le cadre d’une approche chaîne de valeur et le développement du maraîchage et de l’horticulture, un segment dédié principalement à l’export.

Le potentiel agricole de ce pays sahélien, membre de l’Union Economique Monétaire Ouest Africain (UEMOA) et de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est varié. Les terres exploitables sont vastes notamment dans la vallée du fleuve Sénégal et en Casamance, zones privilégiées de la culture du riz , mais aussi dans la région du Baol, l’historique bassin arachidier. Des chaines de valeurs se mettent en place et d’importantes industries de transformation sont déjà opérationnelles. Le pays dispose des capacités nécessaires pour passer du statut net d’importateur de produits alimentaires à celui d’exportateur.

Pour couvrir les besoins du pays en riz, la production de cette denrée doit passer d’une moyenne de 300 000 tonnes par an à 1, 6 million de tonnes de riz paddy (riz non transformé) en 2018. Le Ministère sénégalais de l’Agriculture estimait à 800 milliards de FCFA les besoins en investissements nécessaires pour atteindre cet objectif. L’autosuffisance en riz aura des conséquences macroéconomiques positives en réduisant des importations qui mobilisent en moyenne 150 milliards de FCFA en devises par an et représentent 16 % du déficit de la balance commerciale.

Les terres exploitables sont vastes notamment dans la vallée du fleuve Sénégal et en Casamance, zones privilégiées de la culture du riz , mais aussi dans la région du Baol, l’historique bassin arachidier

Les projections du PSE portent également sur une production d’1 million de tonnes d’arachides à l’horizon 2017. Cet élan s’accompagne d’une stratégie de politique de substitution de 20 à 30 % des huiles importées par la production locale. Ce qui suppose un processus de mise à niveau et d’extension de l’outil industriel de transformation de l’arachide.

Dans ce cadre, le PSE s’accompagne d’un certain nombre de réformes dont la facilitation de l’accès au foncier et la mise en place d’un cadre juridique adapté aux entreprises exportatrices. Alors que la vocation de la culture céréalière est d’abord de satisfaire les besoins nationaux et que la filière arachidière est adossée aux huileries locales, il y a un troisième secteur au potentiel export élevé : l’horticulture.

Le PSE prévoit la mise en place de 100 à 150 fermes agricoles intégrées, notamment dans le domaine de l’horticulture, des cultures céréalières et de l’aviculture.A terme, l’objectif est de réorganiser la production autour des agropoles afin de développer la transformation et l’agroalimentaire. A côté de la production agricole industrielle, les niches de l’agriculture biologique recèlent un potentiel certain de développement à l’export à condition d’organiser les producteurs dans la labellisation et de les accompagner dans les circuits de commercialisation.

Le potentiel export de l’horticulture

En effet, en plus des céréales et des arachides, il faut noter la forte progression des exportations de produits horticoles qui sont passées de 9 300 tonnes en 2000 à 67 000 en 2013 soit une augmentation de 700 %. Cette progression s’est accompagnée aussi d’une diversification des exportations qui sont sorties du monoproduit (haricot vert) pour embrasser une gamme élargie (haricot vert, tomate, melon, maïs doux, radis, pastèque…).

Les projections du PSE portent également sur une production d’1 million de tonnes d’arachides à l’horizon 2017

L’impact socio-économique sur le monde rural est important. Le secteur emploie 15 000 permanents et réalise un chiffre d’affaires à l’export de 100 millions d’euros. Ces cultures horticoles qui sont possibles seulement durant la saison dite froide, entre novembre et mars, attirent beaucoup d’investisseurs internationaux. L’augmentation sensible des exportations positionne l’« Origine Sénégal » sur les marchés de l’Union Européenne. Située à l’intersection des routes maritimes, à proximité de l’Europe (5 heures par avion) et des infrastructures portuaires et aéroportuaires modernes, le Sénégal dispose d’une importante marge de développement de la filière fruits et légumes.

Tout en saluant les mesures contenues dans le PSE, les opérateurs estiment que l’amélioration de certains aspects de la politique d’accompagnement du secteur contribuera à augmenter l’attractivité du Sénégal. Ainsi, la vulgarisation du nouveau Code Général des impôts dans ses modalités d’application est essentielle pour améliorer les relations entre administrateurs et administrés. De même que l’application des conventions fiscales avec certains pays de l’UE, destinataires des exportations, se traduira par une hausse des volumes des produits agricoles labellisés « Origine Sénégal ».

La compétitivité de l’horticulture au Sénégal repose certes sur des facteurs intrinsèques mais aussi un bon accompagnement du secteur et une sécurité juridique et fiscale. La stabilisation du statut des Entreprises Franches d’Exportation (EFE) paraît essentielle en tant que principal cadre de l’exportation des produits horticoles.

L’absence de nouveaux agréments délivrés depuis 2013 et les menaces de suppression qui pèsent sur ce régime depuis 2012 poussent les investisseurs à la prudence. Accordé aux entreprises agricoles, industrielles et aux téléservices qui exportent au moins 80 % de leur production, le statut d’Entreprise Franche d’Exportation (EFE) permet de bénéficier d’un taux d’imposition sur les sociétés à 15 %, en plus de l’exonération de l’impôt sur les salaires, sur les droits d’enregistrement et de timbre, sur la contribution des patentes et les droits et taxes sur l’équipement de production et les matières premières.

L’élevage contribue pour 29,1 % à la formation du secteur primaire et 4,2 % au PIB du Sénégal sur la période 2000- 2012

En vue d’apporter davantage de sécurité aux investisseurs, l’Etat doit traiter la question foncière soumise aux contraintes environnementales (Code de l’Environnement), en clarifiant notamment les prérogatives des différents intervenants. Les risques de spéculation restent importants. La difficulté d’obtenir des baux de l’Etat, l’absence d’une politique systématique de valorisation du capital foncier à travers les titres fonciers font parties des causes expliquant la frilosité du secteur bancaire pour l’agriculture en général.

L’élevage : modernisation et structuration

L’élevage au Sénégal évolue dans un registre principalement traditionnel. Le PSE prévoit le développement accéléré des filières bétail-viande, lait, cuirs et peaux et aviculture à travers des investissements dans le renforcement des infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation de la production animale.

L’élevage contribue pour 29,1 % à la formation du secteur primaire et 4,2 % au PIB du Sénégal sur la période 2000- 2012. Ce sous-secteur joue un rôle socio-économique très important : 350 000 familles, soit environ 3 millions d’individus vivent de l’élevage.Selon la direction de l’élevage, le Sénégal comptait en 2010 environ 3 millions de têtes de bovins, plus de 4 millions d’ovins et 5 millions de caprins, soit un capital-bétail d’une valeur de 550 milliards de FCFA (1,2 milliard de dollars).

Seul 10 % de ce capital est exploité. En 2012, la production de viande était estimée à 189 729 tonnes dont 41 % pour la viande bovine et 30 % pour la volaille. Le secteur avicole bénéficie d’un changement de consommation alimentaire. En effet, depuis 2000, les sénégalais ont tendance à consommer plus de poulet.La part de ce produit de consommation s’est ainsi envolée de 19 % en 2000 à 37 % en 2007 *. L’aviculture représente 17 % du PIB de l’élevage avec un chiffre d’affaires estimé à 130 milliards de FCFA en 2011 et 500 000 emplois directs et indirects.

La filière bénéficie de l’interdiction d’importation de poulets depuis 2005

Actuellement peu développée, l’aquaculture présente des opportunités énormes compte tenu de l’évolution de la demande nationale et internationale et de la volonté des pouvoirs publics de développer des pôles industriels intégrés de transformation industrielle.

Le grand défi de l’élevage au Sénégal reste la mutation d’un système pastoral extensif (de plus en plus contraignant compte tenu du développement de l’agriculture) vers l’industrialisation et la productivité. Ce qui suppose des investissements massifs dans la chaîne de valeur, des fermes au centre d’abattage en passant par un circuit de commercialisation modernisé. Le suivi du cheptel, la vaccination massive, l’insémination artificielle, la stabilisation et le développement des cultures fourragères constituent la voie de passage obligée d’un élevage traditionnel à un élevage productiviste.

Sixième revue de l’accord au titre de l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE)

Auteur (s) : Rapport pays du Fonds monétaire international (FMI)

Date de parution: Août 2018

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Contexte

Le Sénégal a connu une forte croissance ces dernières années, mais des vulnérabilités apparaissent. La croissance a été supérieure à 6 % pour la troisième année consécutive et les perspectives économiques restent favorables à moyen terme. Toutefois, malgré cette croissance soutenue, le ratio dette/PIB continue d’augmenter et la dégradation des termes de l’échange a orienté à la hausse les déficits budgétaire et courant. L’émission d’eurobonds en mars 2018 a apporté un important financement budgétaire et extérieur pour la deuxième année consécutive, mais le pays doit faire preuve de discipline budgétaire pour maintenir la stabilité économique et financière. Des progrès réguliers sur le plan des réformes structurelles visant à stimuler l’investissement privé permettraient d’éviter un retour de la croissance anémique enregistrée dans le passé.

-Il sera nécessaire de résoudre les difficultés budgétaires à court terme avant les élections présidentielles. Des pressions sur les dépenses liées aux élections présidentielles prévues en février 2019 commencent à apparaître. Le mouvement de contestation dans les secteurs de l’éducation et de la santé a entraîné d’importantes augmentations de salaire. En outre, l’accélération programmée de la mise en oeuvre de grands projets avant les élections (comme la mise en place du train express régional (TER) et de la compagnie aérienne nationale nouvellement créée, Air Sénégal) a accru les risques pesant sur la viabilité budgétaire. Les prix intérieurs de l’électricité et des carburants n’ont pas changé depuis début 2017 en dépit de la hausse des prix mondiaux du pétrole et, plus récemment, de la relative appréciation du dollar par rapport au franc CFA. Cette situation a créé des pressions budgétaires et des retards de paiement au secteur privé. De nouveaux progrès en matière de réformes relatives aux recettes sont nécessaires pour atteindre le critère de convergence de l’UEMOA et financer les besoins de développement de façon durable.

-Il convient de continuer de favoriser le développement du secteur privé pour entretenir la croissance à moyen terme. Le Sénégal a connu des accélérations de la croissance dans le passé, mais ces accélérations ont été temporaires, car elles étaient essentiellement alimentées par le secteur public. D’après le Plan Sénégal Émergent (PSE), qui a pour ambition de permettre au pays d’atteindre le statut de pays émergent à l’horizon 2035, une croissance élevée et soutenue est nécessaire. Pour cela, de nouveaux progrès doivent être accomplis sur le plan des réformes visant à : i) remédier aux facteurs structurels qui limitent le crédit au secteur privé, dont les PME; ii) accroître l’efficience des infrastructures publiques; iii) réduire le coût de l’énergie et améliorer la fiabilité de l’approvisionnement; iv) renforcer la transparence de l’administration fiscale et le respect des obligations fiscales; et v) améliorer le climat des affaires, notamment par la création de zones économiques spéciales (ZES).

Évolution économique récente

-En 2017, la croissance a été supérieure à 7 % pour la première fois depuis 1984, tandis que l’inflation est restée contenue. La croissance est estimée à 7,2 % en 2017, contre 6,8 % d’après les projections antérieures. La croissance de la production agricole a été plus élevée que prévu et s’établit à 16,1 %, y compris une augmentation de plus de 40 % de la production d’arachide. Parmi les autres secteurs en forte croissance figurent la construction (+ 10 %), les transports (+ 10,5 %) et les services financiers (+ 16,5 %). L’inflation, principalement sous l’effet de la volatilité des prix de l’alimentation, est brièvement devenue négative fin 2017, mais a atteint 1,1 % fin avril 2018. La modification de l’année de référence du PIB a fait augmenter sa valeur d’environ 30 %, mais elle n’a que très peu changé la composition sectorielle de la production (annexe 1).

-Si le déficit budgétaire global a été conforme à l’objectif du programme en 2017, l’orientation de la politique budgétaire s’est fortement dégradée, avec un accroissement des passifs, en particulier dans le secteur de l’énergie, ce qui a entraîné un report des engagements budgétaires à 2018. Les services du FMI estiment que le déficit budgétaire 2017 (engagements budgétaires non liquidés accumulés durant l’année compris) serait proche de 5 % du PIB, alors que l’objectif prévu dans le programme s’élevait à 3 % du PIB. Le niveau fixe des prix intérieurs de l’électricité et des carburants dans un contexte de hausse régulière des prix mondiaux de l’énergie s’est traduite par des recettes plus faibles que prévu (0,8 % du PIB), une nécessaire augmentation des subventions à l’énergie (0,4 % du PIB) et des retards de paiements au secteur de l’énergie (0,3 % du PIB) et au secteur privé dans son ensemble (0,5 % du PIB). Le fonds spécial de soutien au secteur de l’énergie (FSE) (annexe II) ne disposait pas de ressources suffisantes pour respecter ses obligations de paiement vis-à-vis des entreprises importatrices de pétrole et de la compagnie publique d’électricité, la SENELEC, ce qui a entraîné le report de certains paiements en 2018. La persistance des besoins de financement de la Poste (0,5 % du PIB) et de la Caisse de retraite de la fonction publique (0,1 % du PIB) et le règlement des crédits budgétaires des années précédentes présents dans les comptes de dépôt ont fait augmenter les besoins de financement supplémentaires des opérations du Trésor en 2017,3 bien que des progrès importants aient été accomplis pour réduire ces besoins de financement durant les premiers mois de l’année 2018. De nouvelles hausses des prix mondiaux du pétrole en 2018 supérieures aux prévisions du budget et une appréciation relative du dollar par rapport au franc CFA accentuent les tensions budgétaires. Cette situation requiert d’importantes mesures de compensation pour que le pays reste sur la trajectoire budgétaire prévue.

-Le déficit des transactions courantes a presque doublé en valeur nominale depuis 2016. La situation extérieure s’est détériorée, avec un creusement du déficit courant de 4,2 % en 2016 à 7,3 % en 2017. Cet accroissement s’explique par l’augmentation des prix mondiaux des produits de base et du volume des importations de biens d’équipement. En 2017, les exportations en volume ont progressé d’environ 11 % et les importations en volume, de plus de 19 %, tirées principalement par les produits pétroliers (+34 %) et les biens d’investissement (+20 %). Le déficit courant devrait encore se creuser en 2018, les prix du pétrole restant orientés à la hausse.

-La dette augmente et la part de la dette extérieure s’accroît. Le Sénégal a émis des eurobonds pour un montant de 1,2 milliard de dollars en 2017 et de 2,2 milliards de dollars en 2018 à des conditions relativement favorables.4 Une partie des fonds ainsi obtenus en 2018 a servi à racheter 40 % des eurobonds émis en 2011 plus chers en termes relatifs. Les autorités ont sollicité d’autres créanciers pour racheter 165 milliards de francs CFA de dette extérieure supplémentaires. Le ratio dette publique/PIB a atteint 48,3 % du PIB en 2017 (contre 47,8 % en 2016) et il devrait s’établir à 49,4 % en 2018, la dette extérieure représentant près de 43 % du PIB. Si l’augmentation du PIB à la suite de la modification de l’année de référence a diminué le ratio dette publique/PIB, le ratio service de la dette extérieure/recettes reste élevé et constitue une source possible de vulnérabilité.

-Les perspectives demeurent globalement positives, mais exposées à des risques. Le rythme de croissance du Sénégal devrait rester élevé au cours des prochaines années, en supposant que le pays avance bien sur le plan des réformes structurelles visant à stimuler l’investissement privé. Parmi les risques figurent : i) des pressions sur les dépenses liées à la tenue d’élections présidentielles; ii) la non- augmentation des prix de l’énergie, la poursuite de l’accumulation de retards de paiement et l’accumulation éventuelle d’arriérés intérieurs; iii) des progrès insuffisants sur le plan des réformes visant à restructurer La Poste, remédier aux déficits de la Caisse de retraite de la fonction publique, améliorer le respect des obligations fiscales et l’efficience des dépenses publiques et accroître l’investissement privé pour pérenniser la croissance élevée; iv) le durcissement des conditions de marché à l’échelle nationale et internationale et v) les possibles répercussions négatives sur les finances publiques et la croissance des menaces sécuritaires régionales (Sahel) et intérieures (Casamance).

Évaluation par les services du FMI

-Le Sénégal entre dans la deuxième phase du Plan Sénégal émergent (PSE), qui devra consolider les récents gains de croissance en poursuivant le programme de réformes structurelles. Il reste essentiel d’attirer l’investissement privé, intérieur et extérieur, pour atteindre l’objectif de croissance de 6-7 % à moyen terme fixé par le PSE. Les principaux obstacles à l’accroissement de l’investissement privé sont connus et comprennent l’accès au crédit, le coût de l’énergie, la fiscalité et le climat des affaires au sens plus large. La première phase du PSE a commencé à résoudre certaines de ces difficultés et la deuxième phase doit désormais renforcer la mise en œuvre des réformes. La ZES est maintenant opérationnelle. Elle doit continuer à se développer et, pour cela, améliorer encore l’environnement économique en répondant aux besoins des investisseurs. Le secteur financier est stable et la transition vers le cadre prudentiel de Bâle II/III progresse de façon satisfaisante. La croissance du crédit au secteur privé est dynamique, mais des avancées sur de nombreuses mesures visant à lever les obstacles structurels au bon fonctionnement des marchés de crédit sont nécessaires pour garantir l’accès des PME au crédit.

-Les finances publiques se sont fortement dégradées depuis 2017 : d’importantes mesures de compensation sont nécessaires en 2018 pour préserver la viabilité budgétaire. Les prix intérieurs de l’électricité et des carburants qui sont restés fixes tandis que les prix mondiaux du pétrole augmentent régulièrement, ont généré des besoins de subventions énergétiques de plus en plus importantes. En 2017, cela a entraîné des retards de paiement aux entreprises importatrices de pétrole, à la compagnie publique d’électricité, la SENELEC, et au secteur privé de façon générale. Les augmentations de salaires visant à satisfaire les revendications des grévistes dans les secteurs de l’éducation et de la santé avant la tenue d’élections présidentielles en février 2019 et la nécessaire augmentation des dépenses de sécurité ont créé de nouvelles tensions en 2018. Les autorités se sont engagées à mettre en œuvre un ensemble important de mesures représentant au total 2 % du PIB afin d’atténuer les tensions budgétaires découlant des chocs sécuritaires et pétroliers et elles s’emploient à définir un calendrier de façon à apurer toutes leurs obligations échues envers le secteur de l’énergie. Dans ce contexte, il a été décidé que l’objectif de déficit budgétaire serait révisé à la hausse, à 3,5 % du PIB en 2018. Les services du FMI saluent la détermination des autorités à atteindre cet objectif et à compenser tout dérapage des dépenses dans l’enveloppe budgétaire prévue par la loi de finances rectificative ainsi qu’à respecter, d’ici 2019, le critère de convergence fixé par l’UEMOA pour le déficit budgétaire (3 % du PIB).

-La politique budgétaire doit avant tout chercher à augmenter les recettes et à accroître l’efficience de l’investissement afin de répondre de façon durable aux besoins de développement. La politique budgétaire doit mettre l’accent sur des réformes structurelles qui feraient en sorte que la composition des recettes et des dépenses soit plus propice à la croissance. S’agissant des recettes, la modification de l’année de référence du PIB a nettement fait baisser le ratio recettes fiscales/PIB, et a ainsi confirmé l’ampleur considérable du secteur informel. Il est donc important d’élargir l’assiette de l’impôt en réduisant les exonérations et en renforçant l’administration fiscale, en particulier en matière de recouvrement des impôts. Des mesures ont été prises pour accroître l’efficience de l’investissement public, comme la création de la banque de projets, qui doit maintenant être soigneusement mise en œuvre. Des progrès importants ont été réalisés durant les premiers mois de 2018 en matière de réduction des besoins de financement supplémentaires des opérations du Trésor. Ces besoins de financement avaient contribué à faire augmenter la dette ces dernières années. Les mesures structurelles proposées concernant la Poste, la Caisse de retraite de la fonction publique et les comptes de dépôt doivent maintenant être rapidement mises en œuvre afin d’éliminer ces sources de besoins de financement extrabudgétaire.

-Les perspectives restent globalement positives, mais les risques s’accentuent. La croissance du Sénégal devrait se maintenir à un rythme de 6-7 % à moyen terme, mais le pays doit mettre en œuvre le PSE, y compris les réformes indiquées plus haut, pour maintenir cet élan. Autrement, le pays risque de renouer avec les faibles taux de croissance observés par le passé, ce qui entraverait la réduction de la pauvreté et assombrirait les perspectives en matière de dette. De façon générale, les élections présidentielles de 2019 pourraient affaiblir la détermination des autorités à respecter la trajectoire budgétaire de référence et à dépasser les intérêts particuliers, ce qui est nécessaire pour élargir les bases de la croissance. Si l’augmentation des prix mondiaux du pétrole devait se poursuivre en 2019, le maintien prolongé des prix intérieurs de l’électricité et des carburants à leur niveau actuel ferait peser des risques importants sur la viabilité budgétaire. Les autres sources de risques sont les menaces sécuritaires régionales et nationales et des fluctuations des marchés financiers mondiaux qui rendraient la gestion de la dette plus difficile. Pour faire face au niveau élevé du service de la dette, la stratégie de gestion de la dette doit, dans la mesure du possible, mettre l’accent sur un recours constant aux prêts concessionnels.

-Les services du FMI recommandent l’achèvement de la sixième revue du programme ISPE. Les résultats obtenus dans le cadre du programme sont mitigés. Malgré une accumulation d’engagements budgétaires non payés en 2017, tous les critères d’évaluation fixés pour la fin décembre 2017 ont été respectés, à l’exception du critère sur le besoin global net de financement de l’État. L’ensemble des objectifs indicatifs de fin décembre 2017 et de fin mars 2018 ont été respectés, à l’exception des objectifs sur le plancher des recettes fiscales et sur la part du montant des marchés publics conclus par entente directe. Parmi les cinq repères structurels définis pour cette sixième revue, trois ont été atteints et d’importants progrès ont été accomplis pour les deux autres, notamment par le biais de mesures précoces adoptées en 2018 dans le but de réduire le financement de la Poste par le Trésor. Reconnaissant l’important effort budgétaire réalisé par le gouvernement en 2018 qui se traduit par l’adoption d’un ensemble de mesures de réduction du déficit représentant 2 points de pourcentage du PIB et l’engagement du gouvernement d’assainir encore le budget en 2019, les services du FMI soutiennent la demande de dérogation pour le non-respect du critère d’évaluation sur le besoin global net de financement de l’État fixé pour fin décembre 2017 et la modification i) du critère d’évaluation relatif au plancher du solde de besoin de financement de fin juin 2018; ii) de l’objectif indicatif relatif au plancher du solde de besoin de financement de fin septembre 2018; et iii) des critères d’évaluation relatifs au plancher du solde de besoin de financement et au plafond du besoin global net de financement de l’État de fin décembre 2018. Un nouveau critère d’évaluation sur le plancher des recettes fiscales à partir de fin juin 2018 (qui remplace l’objectif indicatif correspondant) est proposé.

Sixth Review under the Policy Support Instrument

Author (s) : International Monetary Fund (IMF) Country Report

Date of publication: July 2018

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Context

-Senegal has experienced robust growth over the past few years, but vulnerabilities are emerging. Growth has been above 6 percent for three years in a row and the economic outlook remains positive over the medium term. However, despite robust growth, the ratio of debt to GDP continues to increase and higher oil prices have put upward pressure on the fiscal and current account deficits. While the March 2018 Eurobond issuance has provided substantial fiscal and external financing for a second year in a row, fiscal discipline is needed to ensure continued economic and financial stability. Steady progress on structural reforms to boost private investment would help avoid a return to the anemic growth of the past.

-Near-term fiscal challenges will need to be met in the lead up to the Presidential elections. Spending pressures related to presidential elections scheduled for February 2019 are beginning to emerge. Protests by workers in the education and health sectors have led to significant wage increases. In addition, plans to accelerate implementation of high profile projects ahead of the elections, including the Train Express Regional (TER) and the newly-created national airline company Air Sénégal, have increased risks to fiscal sustainability. Domestic electricity and fuel prices have not hanged since early 2017 despite increasing global oil prices and, more recently, a relative appreciation of the U.S. dollar vis-à-vis the CFA franc, creating fiscal pressures and delayed payments to the private sector. Further progress on revenue reforms is needed to meet the WAEMU convergence criteria and finance development needs in a sustainable way.

-To sustain high growth over the medium term, further progress is needed on enabling the private sector. Senegal has experienced growth accelerations in the past, but they have not been sustained because they have been largely driven by the public sector. For Senegal to reach emerging market status by 2035, the Plan Senegal Emergent (PSE) calls for sustained high growth.

This will require further progress on reforms to: (i) address structural factors which limit credit to the rivate sector, including SMEs; (ii) increase efficiency of public infrastructure; (iii) lower energy costs and improve reliability; (iv) improve transparency and compliance in tax administration, and (v) improve the business environment, including through special economic zones (SEZs).

Recent Economic Developments

-Growth in 2017 was over 7 percent for the first time since 1984, while inflation remained contained. Growth is estimated at 7.2 percent in 2017, compared to 6.8 percent projected earlier. Agricultural output growth was higher than expected at 16.1 percent, including an over 40 percent increase in peanut production. Other high-growth sectors include construction (+10 percent), transport (+10.5 percent), and financial services (+16.5 percent). Inflation, mainly driven by volatile food prices, briefly turned negative at end-2017, but reached 1.1 percent at the end of April 2018. A rebasing of GDP has increased its level by approximately 30 percent, but only slightly changed the sectoral composition of output.

-While the headline 2017 fiscal deficit was in line with the program target, the fiscal stance deteriorated markedly, with rising liabilities, particularly to the energy sector resulting in a carryover of fiscal obligations to 2018. Staff estimates that the 2017 fiscal deficit including unmet fiscal obligations accumulated during the year would have been close to 5 percent of GDP, compared to the 3 percent targeted under the program. Fixed domestic electricity and fuel prices in the context of steadily increasing global oil prices resulted in lower than projected revenues (0.8 percent of GDP), the need for growing energy subsidies (0.4 percent of GDP), and delayed payments to the energy sector (0.3 percent of GDP) and the broader private sector (0.5 percent of GDP). The special fund to support the energy sector (FSE) (Annex II) did not have sufficient resources to meet payment obligations to oil importers and the state-owned electricity company SENELEC, requiring some carryover of payments to 2018. The continued financing needs of the Post Office (0.5 percent of GDP) and Civil Service Pension scheme (0.1 percent of GDP), and the unwinding of past years’ appropriations in the comptes de dépôt resulted in a higher-than-projected additional borrowing needs for Treasury operations in 2017, although substantial progress has been made to address these sources in the first few months of 2018. Further increases in global oil prices in 2018 above what is assumed in the budget and a relative appreciation of the U.S. dollar vis-à-vis the CFA franc are intensifying fiscal pressures, requiring significant compensating measures to stay on the planned fiscal path.

-The current account deficit nearly doubled in nominal terms from 2016. The external situation has deteriorated, with the current account deficit widening from 4.2 percent in 2016 to 7.3 percent in 2017. This reflects higher global commodity prices and a higher volume of capital goods imports. In 2017, while export volume increased by about 11 percent, import volume in turn rose by more than 19 percent, driven mainly by petroleum products (+34 percent) and capital goods (+20 percent). The current account is projected to increase further in 2018 as oil prices continue their upward trend.

-The debt level is rising with a shift towards external debt. Senegal issued Eurobonds of $1.2 billion in 2017 and $2.2 billion in 2018 on relatively favorable terms. Part of the proceeds from the 2018 issuance was used to buy back 40 percent of the relatively expensive 2011 Eurobond. The authorities have reached out to other creditors to buy back an additional CFAF 165 billion of external debt.

The debt to-GDP ratio has increased to 48.3 percent of GDP in 2017 (from 47.8 percent in 2016) and is projected to reach 49.4 percent in 2018, with external debt representing nearly 43 percent of GDP. While the increase in the level of GDP following rebasing lowered the debt-to-GDP ratio, debt service to revenues remains high and a potential source of vulnerability.

-The outlook remains broadly positive, but with downside risks. Senegal is projected to continue growing fast over the next few years, assuming good progress on structural reforms to boost private investment. Downside risks include: (i) spending pressures related to the Presidential elections; (ii) failure to increase energy prices and continue accumulating payment delays and possible domestic arrears; (iii) insufficient progress on reforms to restructure the Post Office, address civil service pension deficits, improve tax compliance and the efficiency of public expenditure, and increase private investment to sustain high growth; (iv) tighter domestic and global market conditions; and (v) potential adverse effects on public finances and growth from security threats at both the regional (Sahel) and domestic (Casamance) levels.

Staff Appraisal

-Senegal is entering the second phase of its Plan Emergent (PSE), which needs to consolidate recent growth gains through continuing its structural reform program. Attracting private investment, from both domestic and external sources, remains key to achieving the 6-7 percent PSE growth target over the medium term. The main impediments to increased private investment are known and include access to credit, cost of energy, taxation issues, and the wider business environment. The first PSE phase started to tackle some of these issues, and the second phase now needs to intensify implementation of reforms. The SEZ has become operational and needs to continue to evolve by further improving the business environment through addressing investor needs. The financial sector is stable and the transition to the Basel II/III prudential regime is progressing well. Private sector credit growth is buoyant, but progress on numerous initiatives to address structural impediments to well-functioning credit markets is needed to ensure that SMEs have access to financing.

-The public finance situation has markedly deteriorated since 2017, requiring sizable compensating measures in 2018 to maintain fiscal sustainability. Fixed domestic electricity and fuel prices in the face of a steady increase in global oil prices have created a growing energy subsidy. In 2017, this resulted in delayed payments to oil importers, the state-owned electricity company SENELEC and the broader private sector. Wage increases to meet demands of striking education and health workers ahead of the February 2019 Presidential elections and the need for additional security-related spending have created further pressures in 2018. The authorities have agreed to implement a substantial package of measures totaling 2.0 percent of GDP to address fiscal pressures from security and oil-related shocks and are working on a timebound plan to address any outstanding obligations to the energy sector. In this context, it was agreed that the fiscal deficit would be revised upward to 3.5 percent of GDP for 2018. Staff welcomes the authorities’ commitment to meeting this target and offsetting any further slippage within the supplementary budget law envelope, as well as the authorities’ commitment to reach the WAEMU 3.0 percent of GDP budget deficit convergence criterion by 2019.

-Fiscal policy need to be focused on increasing revenues and improving the efficiency of investment to meet development challenges in a sustainable way. Fiscal policy needs to focus on structural reforms that would improve the composition of both revenue and spending to become more pro-growth. On the revenue side, the rebasing of GDP reduced the tax revenue-to-GDP ratio substantially, in the process confirming the large size of the informal sector.

This points to the importance of increasing the tax base through reducing exemptions and strengthening tax administration, in particular tax collection. Steps have been taken to improve public investment efficiency, notably through the setting up of the project bank—which now needs to be carefully implemented. Substantial progress was made in the first few months of 2018 in reducing additional financing needs for Treasury operations which have contributed to rising debt in the past few years. Proposed structural measures related to the Post Office, Civil Service Pensions and the comptes de dépôt, now need to be swiftly implemented to eliminate these extra-budgetary sources of financing needs.

-The outlook remains broadly positive, but risks are increasing. Senegal is expected to continue to grow at 6-7 percent over the medium term, but succesful PSE implementation, including above-mentioned key reforms are necessary to underpin this. Otherwise, Senegal risks sliding back to the lower growth rates of the past, which would in turn slow poverty-reduction efforts and worsen the debt outlook. Overall, there is a risk that the 2019 presidential elections could weaken commitment to the baseline fiscal path and avoid tackling vested interests, which is needed to make economic growth more broad-based. In the event that the increases in global oil prices persists in 2019, continued inaction on domestic electricity and fuel prices would pose significant risks to fiscal sustainability. Other sources of risk are regional and domestic security threats, and adverse movements in global financial markets which would make debt management more difficult. To address elevated levels of debt service, it is essential that the debt management strategy emphasize continued reliance on concessional borrowing, when possible.

-Staff recommends completion of the sixth PSI review. Program performance has been mixed. Despite an accumulation of unmet fiscal liabilities in 2017, all end-December 2017 ACs have been met, except the AC on central government’s overall net financing. All the ITs for end-December 2017 and end-March 2018 were met except for the floor on tax revenue and the share of the value of public sector contracts signed by single tender. Three of the five SBs set for the sixth review have been met and substantial progress was made on the other two, including by taking action early in 2018 to reduce Treasury financing of the Post Office. Acknowledging the major fiscal effort made by the government in 2018 with the adoption of a set of deficit reducing measures amounting to 2 percentage points of GDP and the commitment of the government to further consolidate the budget in 2019, staff supports the authorities request for a waiver of the end-December 2017 AC on central government’s overall net financing and a modification of (i) the end-June 2018 assessment criterion on the floor on net lending and borrowing; (ii) the end-September 2018 indicative target on the floor on net lending and borrowing; and (iii) the end-December 2018 assessment criteria on the floor on net lending and borrowing, and the ceiling on the central government’s overall net financing requirement. A new assessment criterion on the floor on tax revenue starting from end-June 2018 (which replaces the related IT) is proposed.

Situation économique et financière en 2018 et perspectives en 2019

Auteur (s) : ministère de l’économie, des finances et du plan du Sénégal / direction de la prévision et des études économiques

Date de parution: Novembre 2018

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Estimation des ressources et emplois du PIB en 2018

Les ressources du PIB

L’année 2018 marque le point d’achèvement de la première phase du PSE avec une mise en œuvre continue de projets structurants et de réformes phares. A ce titre, un diagnostic de l’activité économique fait ressortir le maintien de dynamisme avec un taux de croissance de plus 6% pour la quatrième année consécutive (6,4% en 2015 ; 6,2% en 2016 et 7,2% en 2017). En 2018 donc, cette dynamique devrait se consolider : globalement, le taux de croissance de l’activité économique est attendu à 6,8%, contre 7,2% en 2017, soit un ralentissement de 0,4 point de pourcentage imputable, en partie, au sous-secteur agriculture qui devrait afficher une hausse de 9,4% contre 16,8% en 2017.

Concernant le sous-secteur de l’élevage, l’activité ressortirait en hausse de 6,1% en 2018 contre 7,1% en 2017.

Pour ce qui est du sous-secteur de la pêche, l’activité poursuivrait son ralentissement après le regain relevé en 2016. Elle ressortirait en hausse de 1,9% contre 7,1% en 2017, sous l’impulsion de la pêche industrielle.

L’activité du secteur secondaire devrait se revigorer en 2018, suite aux ralentissements observés en 2016 et 2017. Ainsi, la croissance de la valeur ajoutée du secteur est projetée en hausse à 6,0% en 2018 contre 4,5% en 2017, à la faveur du bon comportement, particulièrement, des sous-secteurs des extractives, de la fabrication de produits agro-alimentaires, des matériaux de construction et des BTP, de la fabrication des produits chimiques ainsi que des travaux de sciage et rabotage du bois et de l’énergie. Le secteur devrait ainsi contribuer à hauteur de 1,4% à la croissance du PIB réel contre 1,1% en 2017.

En 2018, le secteur tertiaire poursuivrait sa tendance haussière enregistrée sur la période récente. La croissance dudit secteur ressortirait à 6,6% contre 6,7%, un an plus tôt. Cette évolution favorable reflèterait, principalement, la bonne tenue des activités de commerce, de transports mais aussi des services financiers et immobiliers, en sus de l’orientation positive attendue dans les télécommunications et les services d’hébergement et de restauration. La contribution la croissance du PIB réel ressortirait à 3,1 points de pourcentage en 2018, soit au même niveau qu’en 2017.

Les emplois du PIB

Relativement à la demande, la consommation finale devrait se maintenir en hausse de 7,5% en 2018, soit un ralentissement de 0,9 point de pourcentage par rapport à l’année précédente. Aussi, son poids par rapport au PIB est projeté à 85,5% en 2018, contre 86,1% en 2017. En conséquence, le taux d’épargne intérieure ressortirait à 14,5% contre13,9% en 2018, soit un raffermissement de 0,6 point de pourcentage.

S’agissant de la demande extérieure, les importations et les exportations de biens et services sont attendues, en termes réels, en hausse respectivement de 10,6% et 7,2% en 2018. La forte progression des importations serait imputable à la hausse des achats à l’étranger de biens d’équipement, dans un contexte de mise en œuvre des projets d’investissement dans le cadre du PSE.

Inflation et Compétitivité

Au titre des prix, l’inflation, mesurée par le déflateur du PIB, est projetée à 2,3% en 2018 contre une estimation de 1,7% en 2017. Cette hausse des prix traduirait la remontée des cours du baril et des autres matières premières sur le marché international. Néanmoins, l’inflation, mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC), serait maintenue en deçà du seuil communautaire de 3%, retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de l’UEMOA. Déjà, en moyenne sur les neuf (9) premiers mois de 2018, l’inflation mesurée par l’IHPC est ressortie à 0,4% comparativement à la même période de 2017.

En termes de compétitivité-prix, l’économie sénégalaise a enregistré, en moyenne sur les neuf (9) premiers mois de 2018, des pertes évaluées à 0,9% par rapport à la même période en 2016. Cette situation traduit l’appréciation du FCFA (+4,5%) par rapport aux monnaies des principaux partenaires, atténuée, toutefois, par le différentiel d’inflation favorable (-3,6%).

Les finances publiques

Exercice budgétaire en 2018

La gestion budgétaire en 2018 s’inscrit dans le cadre de la poursuite de l’exécution des projets du PSE. En cohérence avec les engagements dans le cadre du programme ISPE, elle s’articule également autour de la maîtrise des charges de fonctionnement dans le contexte de rationalisation des dépenses de consommation de l’État au regard de la priorité accordée aux dépenses d’investissement. En termes de mobilisation des ressources, les efforts sont portés, essentiellement, sur l’élargissement de l’assiette fiscale ainsi que le renforcement du contrôle. Globalement, le déficit budgétaire, dons compris, est attendu à 475,2 milliards, soit 3,5% du PIB en 2018, contre 362,2 milliards 3,0% du PIB en 2017, soit une détérioration de 0,5 point de pourcentage.

Les Recettes budgétaires

Les ressources totales de l’État sont projetées en hausse de 9,4% (+222,8 milliards) ; elles devraient, ainsi, passer de 2376,6 milliards en 2017 à 2599,4 milliards en 2018. Elles sont constituées de recettes budgétaires pour une valeur de 2295,4 milliards, des dons à hauteur de 274 milliards et des ressources du FSE pour un montant de 30 milliards.

S’agissant des recettes budgétaires, projetées en hausse de 18,2%, elles sont réparties en recettes fiscales pour 2145,8 milliards (+16%) et en recettes non fiscales pour 149,1 milliards (+53,8%). La bonne orientation des recettes fiscales est imputable aussi bien aux impôts directs qu’aux impôts indirects.

Au total, la pression fiscale au titre de 2018 ressortirait à 16,0% du PIB contre 15,0% l’année précédente, soit un gain de 1,0 point de pourcentage. Cette amélioration serait le fait, d’une part, de la vigueur de l’activité économique dans un contexte de mise en œuvre du PSE et, d’autre part, des mesures de modernisation et de simplification du dispositif fiscal conjuguées au renforcement des contrôles aussi bien au cordon qu’au niveau intérieur. Toutefois, le ratio reste en-dessous du plancher communautaire de 20%, retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de l’UEMOA.

Les Dons

S’agissant des dons, attendus à hauteur de 274 milliards, ils sont composés des dons budgétaires pour 37 milliards et des dons en capital projetés à 237 milliards. Les dons devraient progresser, ainsi, de 9,5 milliards par rapport à l’année précédente, à la faveur, essentiellement, d’une amélioration des dons en capital (+21,9 milliards) alors que les dons budgétaires devraient s’inscrire en baisse (-12,4 milliards).

Les Dépenses publiques

Les dépenses totales sont prévues à 3074,6 milliards à fin 2018 contre 2738,8 milliards en 2017, soit un accroissement de 335,8 milliards (+12,3%). Cette progression s’explique par les efforts consacrés au renforcement des investissements et par la maîtrise des dépenses courantes.

Le Financement

Le déficit budgétaire, projeté à 475,2 milliards en 2018, devrait être financé à travers notamment des acquisitions nettes d’actifs financiers pour un montant de 72 milliards et une accumulation de passifs à hauteur de 547,2 milliards.

La Dette publique

L’encours de la dette publique totale devrait s’établir à 6467,6 milliards au terme de l’année 2018 contre un montant de 5848,5 milliards en 2017, soit un accroissement de 10,6%. L’encours de la dette serait composé de la dette extérieure et de celle intérieure pour des montants respectifs de 5395,2 milliards et 1072,5 milliards.

La balance des paiements

Estimation de la balance des paiements pour l’année 2018

Evolution de la balance courante

Le déficit du compte des transactions courantes est estimé à 1026,2 milliards (7,7% du PIB) en 2018 contre 887,2 milliards (7,2% du PIB) en 2017, soit un recul de 0,5 point de pourcentage. Cette situation reflèterait, principalement, la dégradation du solde de la balance commerciale (-216 milliards) et de celui des revenus primaires (-44,9 milliards), amoindrie, toutefois, par le renforcement des transferts de fonds des migrants (+122,2 milliards).

En effet, la dégradation de la balance des biens serait le résultat de la hausse plus marquée des importations (+408,3 milliards) comparée à celle des exportations de biens (+209,2 milliards).

Concernant la balance des services, elle passerait d’un déficit de 119,5 milliards à 136,8 milliards entre 2017 et 2018, soit une dégradation de 17,3 milliards imputable essentiellement au fret (+67,9 milliards), atténuée, toutefois par le poste « voyage » (+21,0 milliards). Le déficit de la balance des revenus se creuserait également en 2018 pour s’établir à 385,8 milliards contre 341,0 milliards en 2017 sous l’effet, principalement, de la hausse des intérêts sur la dette publique (+39,7 milliards). Globalement, la balance des revenus primaires devrait se dégrader de 44,9 milliards en 2018.

Quant aux transferts courants nets, ils sont projetés à 1264,4 milliards, soit en hausse de 122,2 milliards par rapport à 2017, à la faveur des transferts courants privés.

Evolution du compte de capital et d’opérations financières

S’agissant du solde du compte de capital et d’opérations financières, il est projeté, en 2018, en excédent de 1284,2 milliards contre 999,3 milliards en 2017, soit une amélioration de 284,9 milliards, imputable essentiellement au compte d’opérations financières.

La situation monétaire

Évolution de la situation monétaire en 2018

La situation monétaire, au terme de l’année 2018, devrait se traduire par une augmentation des avoirs extérieurs nets (+258,0 milliards), un léger repli des créances intérieures (-0,8%) et une expansion de la masse monétaire (+2,6%).

Les avoirs extérieurs nets

Les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires sont projetés à 1554,6 milliards en 2018 contre 1296,6 milliards en 2017, soit une hausse de 258,0 milliards imputable, entièrement, à l’accroissement des avoirs extérieurs nets de la banque centrale.

Le crédit intérieur

S’agissant de l’encours du crédit intérieur, il ressortirait à 4569,0 milliards au terme de l’année 2018 contre 4608,1 milliards en 2017, soit une contraction de 39,2 milliards, traduisant surtout le repli des créances nettes sur l’administration centrale (-361,9 milliards), en liaison, principalement, avec les désengagements de l’État vis-à-vis du secteur bancaire. Par ailleurs, les crédits à l’économie se sont confortés de 7,7% en 2018. Ainsi, le taux de financement bancaire de l’économie s’établirait à 33,8% contre 34,3% en 2017, soit un recul de 0,5 point de pourcentage.

La masse monétaire

Reflétant l’évolution de ses contreparties, la masse monétaire est, pour sa part, projetée en hausse de 2,6% en 2018 contre une progression de 9,3% en 2017. Cet accroissement de la liquidité globale se traduirait par un renforcement des dépôts bancaires (+29,1 milliards) et de la circulation fiduciaire (+102,4 milliards). Au total, le taux de liquidité globale de l’économie passerait de 37,5% en 2017 à 35,3% en 2018, soit une contraction de 2,2 points de pourcentage.

Évaluation rapide de l’état de préparation au commerce électronique

Auteur (s) : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)

Date de parution: 2018

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L’écosystème du commerce électronique se développe et est en avance par rapport à d’autres pays moins avancés de la sous-région, mais la préparation du secteur est encore à un niveau embryonnaire. Le Sénégal est classé 112ème sur 144 pays dans l’indice du commerce électronique B2C 2017 de la CNUCED, lequel mesure la capacité des pays à s’engager dans le commerce électronique, sur la base de quatre indicateurs : la pénétration dans l’utilisation de l’Internet, le nombre de serveurs sécurisés par million d’habitants, la pénétration dans l’utilisation de cartes de crédit, et la fiabilité des services postaux.

Dans le classement de l’Indice de développement des TIC 2017 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Sénégal est classé 142ème sur 176 pays. Le positionnement relativement favorable du Sénégal par rapport à d’autres pays moins avancés (PMA) de la sous-région témoigne de ses progrès constants dans la promotion et l’exploitation des TIC, y compris le commerce électronique. Cependant, les acquis doivent encore être consolidés et les engagements doivent être soutenus dans la durée pour qu’il améliore sa performance.

Politiques nationales liées aux TIC, au gouvernement en ligne et au commerce électronique

Le « Sénégal numérique », fondement de la stratégie de développement du pays. La libéralisation des services à partir de 1996, la Stratégie nationale de développement des TIC élaborée en 2002 et la publication, en 2005, d’une lettre de politique sectorielle des TIC, ont accompagné le développement des TIC au Sénégal. En 2013, le Gouvernement du Sénégal a lancé le Plan Sénégal Émergent (PSE) qui aspire à instaurer « une société solidaire dans un État de droit » à l’horizon 2035.

Le gouvernement numérique au cœur de la transformation digitale de l’État. Depuis sa création en 2004, l’Agence pour le Développement de l’Informatique de l’Etat (ADIE) est fortement impliquée dans la transformation digitale de l’administration publique. Ainsi, elle pilote le vaste chantier portant sur la dématérialisation des procédures.

Le Sénégal ne dispose pas d’une véritable stratégie nationale dans le domaine du commerce électronique. Néanmoins, la stratégie Sénégal Numérique 2025 énonce un certain nombre d’objectifs pertinents et prévoit, dans sa section IV, un éventail d’actions destinées à développer le commerce électronique.

Politiques nationales liées au commerce

Le PSE reconnaît le commerce comme un vecteur de croissance en même temps qu’un facteur d’inclusion sociale. L’intégration du commerce se matérialisera par la promotion et la structuration de marchés à vocation régionale et sous-régionale, le développement de bourses de produits agricoles et de plateformes commerciales. Malgré l’absence d’un plan stratégique pour la conduite de sa politique commerciale, le Sénégal est activement engagé dans plusieurs initiatives d’intégration commerciale au niveau multilatéral, continental, régional et bilatéral.

En tant que pays moins avancé (PMA), le Sénégal continue à bénéficier de l’Aide pour le commerce pour les PMA et notamment du partenariat du Cadre intégré renforcé (CIR). L’Étude diagnostique de l’Intégration du Commerce (EDIC) a été mise à jour en 2013. L’EDIC soulève un certain nombre de questions liées au développement des TIC, notamment dans le domaine des services, mais elle n’approfondit pas le développement de l’économie numérique et du commerce électronique.

Toutefois, à la suite de son adoption, plusieurs programmes de renforcement des capacités commerciales ont vu le jour, par exemple le Programme Netherlands Trust Fund IV (NTF IV) de l’ITC, qui soutient actuellement l’internationalisation du secteur des TIC, via notamment l’élaboration d’une stratégie export pour le secteur. En outre, l’EDIC plaide pour i) une rationalisation de l’architecture institutionnelle, ii) une meilleure coordination des différentes structures en charge de la définition et de la mise en œuvre de la politique commerciale, et iii) le renforcement de l’infrastructure de support à l’export pour le secteur privé. Ce dernier point de plaidoyer de l’EDIC pourrait effectivement évoluer vers la promotion du commerce électronique.

Coordination nationale et dialogue public-privé dans le domaine du commerce électronique

Un cadre de concertation sur le commerce électronique encore insuffisant. Des cadres de concertation sur le commerce existent déjà : le Comité National des Négociations Commerciales Internationales (CNNCI), rattaché à la Direction du commerce extérieur, et le Sous-comité national sur la Facilitation des Échanges, coordonné par la Direction générale des Douanes. En lien avec le CNCCI, un Groupe de travail sur le commerce électronique (GTCE) a été mis en place en 2017, sous l’égide du MCCSIPME et du MCTPEN, réunissant des acteurs des secteurs public et privé.

Un cadre de concertation sur le commerce électronique encore insuffisant

Un renforcement de ses capacités permettrait au GTCE de devenir plus inclusif, plus riche en contenus et d’accroître sa visibilité dans l’écosystème du numérique. Le GTCE pourrait en outre constituer le noyau dur d’un dialogue public-privé structuré et cohérent sur le commerce électronique.

Une faible présence du commerce électronique dans le dialogue public-privé. Le Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI) est le plus haut cadre étatique de dialogue public-privé pour l’identification des obstacles au développement de l’investissement privé et des contraintes à la compétitivité du Sénégal. Lors des échanges avec le secteur privé à Dakar, il est apparu que les acteurs du commerce électronique ne sont pas fédérés et que les interactions entre eux sont faiblement développées. Le regroupement des acteurs de la filière du commerce électronique est pourtant vivement souhaitable, sous la forme une entité indépendante ou au sein d’une association professionnelle existante.

Infrastructures TIC et services

Un secteur des télécommunications dominé par l’opérateur historique qui évolue graduellement vers une plus grande concurrence. Le secteur des télécommunications au Sénégal s’est développé autour de l’opérateur historique Sonatel/Orange. Deux autres opérateurs de télécommunication mobile, Tigo et Expresso, interviennent également dans la fourniture d’accès à l’Internet fixe. Un projet pilote de l’État a donné naissance à un 4ème opérateur, Hayo. Créé par le Consortium du Service Universel, Hayo est implanté dans la région de Matam.  Le marché de l’Internet est dominé par SONATEL (67  %) dont la part de marché a légèrement augmenté en 2017, au détriment d’Expresso (8 %).

La part de marché de Tigo demeure stable (25 %). Depuis son entrée en vigueur en 2011, le Code des Télécommunications a apporté des innovations en faveur de la libéralisation du secteur sénégalais des télécommunications et de la concurrence entre opérateurs, en conformité avec les dispositions de la CEDEAO et de l’UEMOA.

Pénétration de l’internet, fiabilité, accessibilité, latence, débit, couverture

L’utilisation de l’Internet est dominée par le téléphone mobile en milieu urbain. En ligne avec la tendance dans les pays les moins avancés, le Sénégal est un pays fortement dépendant de la téléphonie mobile : en effet, 97 % du marché de l’Internet passe par elle. Le taux de pénétration de l’Internet a atteint 25,7 % en 2016, selon le classement établi par l’UIT en 2017.

Les consultations avec le secteur privé dans le cadre de cette étude ont fait apparaître que la couverture et l’accès dans l’ensemble du pays restent en effet largement à améliorer, l’accès au haut-débit se concentrant sur Dakar et dans les villes principales. Pour pallier ce déficit, l’ARTP a fixé des objectifs de couverture contraignants aux opérateurs de télécommunications et aux FAI.

L’utilisation de l’Internet est dominée par le téléphone mobile en milieu urbain

Un coût d’accès à l’Internet relativement élevé, mais graduellement en baisse. Le coût de l’Internet reste relativement élevé par rapport aux revenus des ménages sénégalais, même s’il demeure bien en-dessous du coût moyen dans les pays voisins.

Il ressort des échanges avec les opérateurs que le coût de l’Internet haut-débit mobile reste encore trop élevé pour soutenir un développement fiable des transactions dans le domaine du commerce électronique.

Principaux projets d’infrastructures (câbles sous-marins, fibre optique, etc.)

La connectivité internationale du Sénégal est relativement satisfaisante, mais elle reste largement concentrée entre les mains de l’opérateur historique Sonatel/Orange. Elle est assurée par les câbles Atlantis 2 (mis en service en février 2000, avec une capacité de 20 Gbit/s), Sat-3/Wasc/Safe (mis en service en avril 2002 avec une capacité de 380 Gbit/s) et Ace (mis en service en 2012 avec une capacité de 5,2 térabits/s). Pour les deux premiers câbles, Sonatel/ Orange est le seul copropriétaire national.

Pour ce qui concerne le troisième, Expresso a investi à ses côtés. En outre, Sonatel/Orange possède le centre de télécommunications par satellite de Gandoul avec son un Hub VSAT. Elle exerce un quasi-monopole sur la vente de capacité internationale aux opérateurs télécoms ou aux éventuels fournisseurs d’accès Internet. La SSN 2025 prévoit le branchement, à de nouveaux câbles sous-marins tels que le GLO1 et le Main One, financés par des partenariats public-privé (PPP) afin de favoriser l’émergence de nouveaux opérateurs de câbles sous-marin en « open access ».

La connectivité internationale du Sénégal est relativement satisfaisante, mais elle reste largement concentrée entre les mains de l’opérateur historique Sonatel/Orange

Les projets d’extension de la fibre optique devraient bénéficier du nouveau cadre réglementaire. Les interventions réglementaires qui ont permis d’apporter une plus grande clarté dans les modalités de partage des infrastructures et l’attribution de licences pour les opérateurs d’infrastructures, ainsi que le décret pour le dégroupage de la boucle locale, attendu pour juin 2018, devraient fournir un socle solide à la mutualisation des infrastructures et à la rationalisation des investissements. Toutefois, le Plan National haut et très haut débit préconisé dans la SSN 2025 n’a pas encore vu le jour : le seul programme de développement du très haut débit pour des clients privés est celui de Sonatel/Orange.

Services TIC

Il existe aujourd’hui un ensemble de services offerts au marché domestique et à l’international. Le Sénégal est l’un des premiers pays africains à avoir développé une industrie naissante autour des téléservices. Aujourd’hui, il compte une multitude d’entreprises actives dans les services suivants : • les services Web (Internet, Intranet, Extranet, portails B2B/B2C, transformation digitale) ; • les services mobiles (applications mobiles, banque mobile, plateformes SMS) ; • les conseils et stratégie en matière de systèmes d’information ; • les téléservices (centres d’appel, serveurs vocaux, télémarketing) ; • la formation (universités et centres de formation).

Cette panoplie de services a soutenu le développement d’un grand nombre d’opérateurs de commerce électronique. Selon une récente étude, le paysage des opérateurs de commerce électronique est assez varié, mais fortement concentré : un nombre restreint capture l’essentiel du marché.

Logistique du commerce et facilitation des échanges

La logistique du commerce électronique reste concentrée autour de Dakar, où la plupart des acteurs du commerce électronique proposent des solutions de retrait au dépôt, la livraison à domicile ou au bureau étant moins fréquente. Le secteur des transports et de la logistique est assez concurrentiel. La Poste détient le mandat de la couverture postale universelle, mais elle souffre du grand nombre d’acteurs qui opèrent en dehors de tout cadre juridique, tels les transporteurs occasionnels à vélo, à moto ou en voiture.

Plusieurs obstacles entravent le développement d’une logistique porteuse pour le commerce électronique, dont l’absence d’un système d’adressage harmonisé en dehors de Dakar, des volumes trop faibles, un faible niveau d’externalisation de la logistique, les coûts trop élevés de livraison à l’intérieur du pays. Malgré des améliorations dans les opérations douanières grâce au guichet unique, le mouvement des marchandises est entravé par une faible intégration entre les douanes et l’infrastructure portuaire, par l’absence de procédures accélérées dans les expéditions par voie aérienne, par l’absence d’un régime de minimis et enfin, par la concurrence déloyale des opérateurs informels qui faussent la concurrence et encouragent la fraude.

La diaspora sénégalaise contribue largement à soutenir une demande de biens et de services que les TIC facilitent

Le secteur du commerce électronique se développe graduellement au Sénégal, aussi bien au niveau domestique qu’à l’international. La diaspora sénégalaise contribue largement à soutenir une demande de biens et de services que les TIC facilitent. Cela étant, la fracture numérique entre Dakar, ses environs, et le Sénégal rural se reflète également dans les transports et la logistique. Les coûts d’importation demeurent assez élevés (ils sont supérieurs à la moyenne de l’Afrique Sub-saharienne).

Le réseau routier est très déficitaire en dehors des principaux pôles urbains. Le réseau ferroviaire est dégradé. Aussi, les principaux sites marchands s’appuyant sur des transporteurs professionnels limitent généralement leurs solutions de livraison à Dakar, en proposant le plus souvent un retrait de la marchandise au dépôt. Des projets d’amélioration de la mobilité commencent à voir le jour, tels que l’autoroute à péage déjà en fonction. Le train TER Dakar/Diamniadio/Nouvel aéroport international, et les bus rapides à couloirs préférentiels pourront, à terme, contribuer à désengorger la capitale et avoir un impact positif sur la facilité de transport, notamment aux heures de pointe.

Solutions de paiement

La population du Sénégal reste largement non-bancarisée. Aussi, pour le commerce électronique, le paiement à la livraison demeure l’option privilégiée. Les services d’argent mobile et les plateformes d’intégration des paiements se sont rapidement développés par l’intermédiaire des opérateurs de télécommunications, des fintech, et dans une moindre mesure, des institutions financières bancaires et non bancaires.

Néanmoins, le dépôt/retrait au guichet et les transferts P2P dominent encore largement le paiement électronique, en raison du faible niveau de revenu des ménages et du coût des services, mais également à cause d’un manque de confiance dans les transactions électroniques. Le cadre réglementaire mis en place par la BCEAO devrait, à terme, permettre l’interopérabilité des services financiers et le développement du marché des nouveaux services de paiement.

Cadre juridique et réglementaire

Un cadre réglementaire relativement satisfaisant, mais qui mériterait d’être révisé. Conformément au dispositif développé au niveau régional par la CEDEAO, le Sénégal a mis en place un cadre juridique applicable au commerce électronique, qui porte sur les transactions, la protection des données personnelles et la cybercriminalité. Ce cadre juridique a fourni une base réglementaire pour encadrer le développement du gouvernement en ligne, notamment le processus de dématérialisation des procédures entamé par l’administration publique, et le développement d’activités liées à l’économie numérique.

L’étude menée par la CNUCED auprès du secteur privé sénégalais met en exergue l’importance d’une législation solide sur la protection du consommateur afin de renforcer la confiance dans le commerce électronique. Les consultations avec les secteurs public et privé ont confirmé qu’une révision du cadre serait utile, notamment dans les domaines de la protection des consommateurs, de la protection des données personnelles et de l’engagement de performance et de qualité de service des plateformes électroniques.

Développement des compétences pour le commerce électronique

Un noyau de compétences important dans les TIC, mais insuffisant pour couvrir les besoins d’un écosystème numérique en expansion. Le Sénégal, comme beaucoup d’autres PMA, souffre du faible niveau de la scolarisation de la population, qui pénalise le développement à grande échelle du commerce électronique. Cela étant, il existe un noyau solide de compétences et de structures de formation qui se concentrent dans les principaux pôles urbains, faisant du Sénégal un pays attractif de la sous-région.

Les ressources humaines disponibles, notamment dans le domaine des TIC, sont de qualité, mais ne suffisent pas pour outiller les candidats à un emploi dans les métiers de l’économie numérique et du commerce électronique. La scène des start-up sénégalaises est assez dynamique et peut compter sur des structures d’accompagnement telles que les incubateurs. Cependant, ces start-up sont confrontées à une difficulté chronique d’accès au financement et à de trop faibles moyens pour soutenir leur croissance.

Un noyau de compétences important dans les TIC, mais insuffisant pour couvrir les besoins d’un écosystème numérique en expansion

Des dispositifs d’incitation à la formation continue ont été mis en place, tant pour le secteur public que privé. Ainsi, par exemple, la Convention Nationale État-Employeurs (CNEE) constitue un cadre de partenariat en vue d’assurer une promotion active et régulière de l’emploi au travers de quatre programmes, stage et apprentissage, contrat de solidarité, contrat d’essaimage et financement des ressources humaines des PME. Comme les instruments de ce genre restent encore peu connus, un effort de vulgarisation et de sensibilisation s’impose.

Accès au financement

Au Sénégal comme dans d’autres PMA, les conditions d’accès au financement ne sont pas favorables au développement de l’entreprenariat numérique. Les acteurs du commerce électronique s’appuient principalement sur des fonds propres pour faire évoluer leur entreprise. Les incubateurs et les institutions d’appui au commerce accompagnent la recherche de fonds, mais l’accès au crédit par l’intermédiaire du secteur bancaire et des IMF reste prohibitif.

Le dispositif étatique de soutien au financement n’est pas accessible aux start-up, ni aux microentreprises et petites entreprises, et l’État n’a montré que récemment une véritable volonté de soutenir l’entreprenariat du numérique. Entre-temps, les capitaux privés, par le biais du capital-risque ou de prises de participation au capital des entreprises, ont commencé à affluer dans le commerce électronique sénégalais. Parmi les PTF, l’Agence française de développement (AFD) a mis en place un fond d’amorçage pour favoriser la croissance des start-up.

Bertelsmann Stiftung’s Transformation Index (BTI)

Country Report Senegal – Economic Transformation

Author (s) : Bertelsmann Stiftung’s Transformation Index (BTI)

Date of publication: 2018

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Level Of Socioeconomic Development

Senegal’s economic development significantly lags behind its political evolution. In 2001, the United Nations reclassified Senegal as a least-developed country. The Human Development Index of 2014 ranked Senegal 170 out of 188 countries, with a HDI score that was seven points lower than in 2013. According to the Human Development Index, 58.4% of people employed between 2003 and 2012 had an income of $2 or less a day (i.e., were “working poor”).

The government’s Plan Sénégal Émergent is ambitious (e.g., development of agriculture, 300,000 affordable housing units, and transformation of Senegal into an industrialized logistics and service hub), but it remains to be seen whether these policies will lead to significant economic and social improvements.

High population growth has exacerbated poverty and social inequality. Most observers agree that 7% GDP growth is needed to keep up with population growth. In 2015, Senegal’s population increased by 3.1%, according to the World Bank. While GDP growth has averaged 5.8% over the last three years (2014-2016), after a period of slower growth, it is projected to remain just under 7% in 2017.

Urbanization continues to be a major trend. In 2015, 43.7% of Senegal’s population lived in urban areas (World Bank data). Migration from rural areas to the capital city of Dakar, where nearly a quarter of the country’s population is concentrated, and to foreign countries has drastically increased. This migration is due to the increasing challenges confronting peanut farming and to the general neglect of state infrastructure in rural areas, in particular educational and health care facilities.

High population growth has exacerbated poverty and social inequality. Most observers agree that 7% GDP growth is needed to keep up with population growth

The government has begun to realize that investments in vocational training are necessary, as universities are overburdened and graduates are often not equipped to meet the demands of the economy. Over 40% of the adult population are illiterate, with rates far worse among women (around 55%).

Even school and university graduates have trouble, however, to find adequate employment. Every year, 200,000 to 300,000 young people join the labor market, which is incapable of absorbing them, resulting in a large informal economy. New jobs might be created in the agricultural sector as Senegal’s government plans to become independent from rice imports in 2017, increasing production to 1.6 million tons.

While Senegal outperforms countries in West and Central Africa on the gender inequality index, Senegal’s low score of 0.528 and overall rank of 118 out of 188 in 2014 indicates that gender remains a critical factor when it comes to determining access to education and life prospects.

Organization of the Market and Competition

While the institutional framework for a market economy is quite rudimentary in Senegal, economic freedom is largely guaranteed. The freedom to set up a business is legally provided for, but hampered by poorly functioning public institutions and corruption, which is one of the reasons why the informal economy creates far more jobs than the formal economy and has become key to the survival of most Senegalese.

Rules are not uniformly applied, which creates insecurity for market actors. In the 2016 Heritage Foundation’s Index of Economic Freedom, Senegal ranked 111 out of 178 countries and 18 out of 46 countries in sub-Saharan Africa, moving up 14 and 5 places from 2014, respectively.

Given the small size of the formal Senegalese economy, monopolies and quasimonopolies are easily established, though they are not actively fostered by the state. A large number of state monopolies (e.g., peanut marketing) have been broken up over the last decade.

This has not necessarily resulted in improvements for producers or consumers though, as market regulation and oversight remain insufficient. Reforms are underway but problems persist, in part because of difficulties in finding investors in some sectors, especially in the case of the electricity company, notorious for posting annual losses, and the energy sector in general.

The microfinance sector has developed during the past decade. Three new banks were launched in 2015. According to the IMF, non-performing loans comprised 18.8% of total loans at end-December 2015, down from 23% at the end of June 2015 (the latest World Bank figure for bank capital to assets ratio stood at 9.8% in 2014). In March 2016, Moody’s rated Senegal as the only sub-Saharan African country with a positive outlook. In addition, Senegal has one of the lowest sovereign bonds spread in this region.

Private Property

Property rights are guaranteed and usually respected in urban areas. Recently, Senegal has made it easier to transfer property by eliminating the required authorization from the tax authority. In rural areas, however, property rights quite often are not protected. Here, land registration procedures are unsecure and slow. The administration of property title and land registration procedures is uneven outside of urban areas, as land titles in rural areas are still based on traditional rules, and the legal defense of property rights is unsatisfactory due to shortcomings in the judiciary.

In rural areas, however, property rights quite often are not protected. Here, land registration procedures are unsecure and slow

The government tries to encourage private enterprise through its Plan Sénégal Émergent (PSE) and other programs, but with limited success. The official commitment to develop private enterprise is high, but in practice, Senegal’s macroeconomic reality does not encourage significant private investment, with the exception of the real estate and construction sectors. This is partly due to infrastructural problems (electricity, water, roads), but also to the slowness of public administration and corruption, which discourages many private investors.

Welfare Regime

The welfare regime is basic and covers only employees in the formal sector, thus the vast majority of Senegalese are not covered. As a result, most people have no health care or pension coverage. Public health care expenditures were at 2.4% of GDP in 2014 (World Bank), but in 2013, the government introduced basic health care protection for employees in the informal sector, the Couverture Maladie Universelle (CMU), which is designed to cover up to 95% of the Senegalese population by 2017.

The program is modeled after the Brazilian Bolsa Familia program and includes conditions (the registration, schooling, and vaccination of children). The program is still being phased in, and suffers from funding and administrative problems. The same is true of a program for a minimum pension for people without any other old age protection, Minimum Vieillesse. In the absence of social welfare programs, extended family networks serve as the only viable safety nets. In this context, international migration is widespread and remittances are a livelihood strategy for many families.

Economic Performance

Economic growth rates over the last three years (2014-2016) have averaged 5.8%, after a period of slower growth. Between 2009 and 2013, economic growth averaged only 3.5%, according to the World Bank. The rate of economic growth is projected to increase to 6.8% in 2017. Senegal is a positive outlier, as economic growth in subSaharan Africa and the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) has been significantly lower over this time period.

Still, as most observers agree that Senegal needs at least 7% GDP growth to keep up with the country’s high population growth rate (currently 3.5%), Senegal’s socioeconomic and human development is still at a very low level, and there has been little visible success in terms of creating employment. For 2015, GDP per capita was at $2,431 (World Bank). It remains to be seen whether high economic growth can be sustained (especially in light of volatile oil prices). Foreign direct investment remains low at 2.4% of GDP and remittances continue to be an important economic factor.

Sustainability

In 2012, the Sall government strengthened the position and capacities of the minister of environment. Since then, it has to some extent taken environmental concerns into consideration in policy-making. The country’s environmental regulations are better than those of neighboring countries but their implementation remains poor.

Ranked 117 out of 180 countries on the Environmental Performance Index in 2016 and having moved up 7 places since 2014, Senegal outperforms many other West African countries. At the same time, the environment ministry has been unable to play a transformative role due to a lack of an adequate financial resources, poor performance and the precedence of infrastructure investments.

Almost none of the ambitious goals outlined in the Dakar Action Framework of the 2000 World Education Forum have been achieved

The education sector, which is based on the French system, has long been neglected. Grossly inadequate resources and administrative neglect caused deterioration, and Senegal fell below the average for sub-Saharan countries. Almost none of the ambitious goals outlined in the Dakar Action Framework of the 2000 World Education Forum have been achieved.

Even the primary school enrollment rate, which had improved significantly to 84% in 2012, fell to 81% in 2014. The dropout rate in recent years remains high, especially for girls. Generally, huge gender disparities persist. Literacy among men remains significantly higher than among women, more than 68.5% against 43.8% (World Bank, 2015).

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