Adama Diaby, Enseignant: « Il ne faut pas occulter le rôle de l’école et des sages dans la conscientisation pour le respect de l’égalité à Kédougou »

Les entretiens de WATHI – Les régions du Sénégal – Focus Kédougou

Adama Diaby

Adama Diaby est un enseignant basé à Kédougou. Il est l’administrateur du site internet www.echodescollines.com

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Extraits

La région de Kédougou est bel et bien une région multiculturelle. Cela est accentué par le phénomène de l’exploitation minière surtout artisanale ou l’orpaillage traditionnel. Cette activité économique draine chaque année des milliers de citoyens de la sous-région dans les principaux sites d’orpaillage de la région de Kédougou qui compte un peu plus de 87.

Il n’est pas rare de constater, dans certains villages abritant des sites d’orpaillages, que les étrangers sont plus nombreux que les autochtones

Originellement, les Peulhs et Malinkés sont les groupes ethniques les plus représentatifs. Les Bassaris, Bédiks, Coniaguis et Djalonkés constituent des minorités. Il faudrait par ailleurs comptabiliser la présence d’autres groupes ethniques venant du Burkina, du Mali, du Nigéria, grosso modo de la région ouest-africaine. Ces derniers sont arrivés avec le phénomène de l’orpaillage traditionnel. Donc, il y a plusieurs nationalités dans la région de Kédougou. Il n’est pas rare de constater, dans certains villages abritant des sites d’orpaillages, que les étrangers sont plus nombreux que les autochtones.

Il ne faut pas occulter le rôle de l’école et des sages dans la conscientisation des esprits pour le respect de l’égalité de l’autre dans la différence

Pour l’instant, la cohabitation se passe bien, étant donné que l’État a pris certaines mesures pour réorganiser le secteur de l’orpaillage traditionnel. Les Sénégalais détenteurs de carte, sont ceux qui doivent guider, diriger les autres qui sont non Sénégalais mais parfois, dans la pratique, c’est tout à fait le contraire. Les autres maîtrisent mieux que les Sénégalais cette activité. Il ne faut pas occulter le rôle de l’école et des sages dans la conscientisation des esprits pour le respect de l’égalité de l’autre dans la différence.

Il est fréquent de voir des mariages entre Sénégalais et membres des autres communautés étrangères. L’amour n’a pas de frontières, a-t-on l’habitude de dire, même si quelques fois, il y a certains pères de famille qui se plaignent des comportements des gens d’autres nationalités. Les frontières sont gérées de part et d’autre par la police des frontières. Les radios communautaires tentent « d’huiler » les relations entre les communautés des pays frontaliers. Les émissions sont suivies de part et d’autre, les auditeurs interviennent dans ces émissions de part et d’autre. Il pourrait y avoir un jour des problèmes entre les communautés étrangères et les communautés autochtones si l’État et les organisations de la société civile baissent les bras. Il faudrait qu’on renforce les initiatives d’intégration comme la Tripartite qui est en sa phase de relance.

 


Source photo : Watu Digital Lab

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