Programme de Bassirou Diomaye Faye

« Renouveau institutionnel et engagement africain »

Pour une réforme profonde des institutions et un engagement au service de l’Afrique

  • L’instauration d’un pouvoir exécutif responsable et la réduction des prérogatives proéminentes du Président de la République

Nous mettrons fin à la concentration des pouvoirs entre les mains du Président de la République en instituant sa responsabilité, sa révocabilité et son obligation de rendre des comptes;

Nous instaurerons la responsabilité politique du Président de la République en introduisant la procédure de destitution pour manquement grave dont le contenu sera précisé;

Nous instaurerons le poste de vice-président, élu en tandem avec le Président de la République et supprimerons le poste de premier ministre. Les prérogatives institutionnelles de chacune des deux têtes de l’exécutif seront clairement réparties.

  • Les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire

Nous passerons d’un « Conseil constitutionnel » à une « Cour constitutionnelle » qui sera au sommet de l’organisation judiciaire. L’appellation « conseil » est devenue anachronique pour rendre compte de l’exigence démocratique et du rôle de gardiennage des normativités juridiques et sociales, échu à la juridiction constitutionnelle. Elle sera soustraite de l’emprise du Président de la République par le mode paritaire de désignation de ses membres;

Nous instituerons l’indépendance du parquet vis- à- vis du Ministre de la Justice et le renforcement du statut « spécial » du parquet, ainsi que le statut des magistrats en favorisant l’accès à la magistrature pour certains professionnels du droit, notamment (avocats expérimentés, professeurs agrégés de droit justifiant d’une certaine expérience).

  • L’indépendance au sein de l’appareil judiciaire, instauration d’un Juge des Libertés et de la Détention (JLD)

Nous instituerons un juge des libertés et de la détention, ayant compétence en matière de détention provisoire, de demande de mise en liberté ou de prolongation de la détention provisoire, d’assignation à résidence avec surveillance électronique et de placement sous contrôle judiciaire;

Nous renforcerons le dispositif des bracelets électroniques déjà existant au Sénégal parce qu’il constitue une alternative aux longues détentions provisoires et entre dans le sens de l’humanisation de la sanction pénale.

  • La réforme des institutions et du système électoral pour améliorer l’état de droit, la bonne gouvernance et la démocratie participative

Nous adopterons une loi interdisant le cumul des mandats électifs, pour les personnes en responsabilité au niveau du pouvoir exécutif et/ou législatif;

Nous réviserons et améliorerons le système électoral sénégalais. A cet effet nous proposerons via de larges concertations avec la classe politique le remplacement de la CENA par une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), l’inscription automatique sur le fichier électoral dès la confection de la carte nationale d’identité et la révision du système de parrainage.

  • Pour une véritable intégration sous régionale et africaine

Nous porterons une initiative de réforme de la CEDEAO à travers le renforcement du Parlement de la Communauté, de la Cour de justice de la Communauté et une atténuation de la prépondérance de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement;

Nous mettrons en place un véritable programme de coopération décentralisée impliquant les États ouest-africains. La dynamique de cette coopération sera entretenue, entre autres, par l’organisation de foires commerciales au niveau des villes, d’événements socio-culturels, le jumelage entre les villes ouest-africaines;

Pour une administration performante au service des Sénégalais

  • Le rétablissement de la confiance des citoyens vis- à -vis de l’administration en la rendant plus efficace 

Nous validerons les conventions collectives et les accords signés entre l’État et les syndicats pour le respect et l’application des engagements pris selon des modalités et un échéancier précis;

Nous implémenterons un mécanisme d’assurance qualité interne et un système d’évaluation et de contrôle par un organe interne en vue de s’assurer de l’efficacité des services publics offerts aux citoyens.

« Économie endogène et souveraineté alimentaire »

Pour une économie performante et résiliente sous-tendue par une gestion transparente des finances publiques

  • Quel modèle économique ?

Nous mettrons en place un modèle économique endogène d’industrialisation par substitution aux importations. Il se construit prioritairement sur l’impératif d’un développement par l’industrialisation. Ce modèle aura pour fondements : l’agriculture comme rampe de lancement, l’Industrie comme relais et la Finance au service du développement ;

Nous mettrons en place des dispositifs permettant de mettre la puissance financière de la diaspora au service de la renaissance économique et sociale du Sénégal. Pour cela, des filiales de la Banque Publique d’investissement du Sénégal (BPIS) seront ouvertes dans la diaspora ;

  • Des mécanismes de développement endogène ouvert pour accélération de la croissance économique au Sénégal 

Nous mettrons en place huit pôles économiques régionaux avec une vraie décentralisation ;

Nous mettrons en place un cadre de l’État interventionniste et stratège :

-L’État doit s’émanciper des injonctions des bailleurs de fonds internationaux ;

-Un État interventionniste pour un développement endogène des chaînes de valeurs agricoles ;

-Un État interventionniste pour l’accès aux marchés publics des entreprises à capitaux nationaux ;

-Un État interventionniste pour permettre la création et le développement des PME agro industrielles ;

-Un État interventionniste dans l’appui des champions nationaux « Export discipline policies » ;

  • Le défi de la formalisation du secteur informel

Nous mettrons en œuvre des programmes d’information, de sensibilisation et de formation des acteurs de l’informel sur la formalisation et ses multiples avantages : droit aux aides de l’État en période de crise, retraite, IPRES/CSS, mutuelle, congés payés, indemnités chômage, etc. ;

Nous faciliterons l’accès à la commande publique et mettrons en place des aides financières et des avantages fiscaux aux employeurs qui se conforment au code du travail ;

Pour un Sénégal prospère, avec le plein emploi productif, un travail décent pour tous, et une réduction de la pauvreté sous toutes ses formes 

  • L’économie sociale et solidaire pour le développement inclusif du Sénégal 

Nous ferons de la baisse des prix des denrées de première nécessité une priorité absolue de notre première année de gouvernance. Cela passera par une réorganisation profonde des fonds alloués aux subventions étatiques et une allocation adéquate des recettes du Pétrole et du Gaz ;

Nous développerons l’approche coopérative pour la création d’emplois et l’appui à la production à la base par la mise en place d’un Programme de développement de l’Économie Sociale et Solidaire

(ESS) pour la création de richesses immédiates (PRECOSOL) ;

Nous institutionnaliserons l’Économie Sociale et Solidaire comme levier du développement durable et local participatif et intégré au travers d’une approche projet et partenariat public-privé. Ceci passera par le Projet d’Appui au développement Social Local par l’ESS (PADESOL).

Pour un secteur primaire qui garantie une sécurité alimentaire et une génération conséquente de devises pour l’économie nationale 

  • L’adoption d’un nouveau modèle d’intervention du ministère en charge de l’agriculture

Nous recentrerons les activités du ministère en charge de l’Agriculture sur ses missions de service public avec la décentralisation par le transfert de pouvoirs et de responsabilités aux organes représentatifs locaux et aux organisations professionnelles de base ;

Nous créerons un Observatoire du Monde Rural, chargé de jouer un rôle de veille, d’alerte rapide, de prévision et d’anticipation sur les événements sociaux (risques probables de pénuries alimentaires), climatiques (sécheresses, inondations, pluies de contre saison) et les risques liés au péril acridien ou aviaire ;

  • La transformation des produits agricoles, forestiers, d’élevage et halieutiques comme levier de promotion du « consommer local »

Nous procéderons à la territorialisation du développement de l’industrie agroalimentaire :

– La zone des Niayes et la vallée du fleuve Sénégal serviront de hub pour la transformation des cultures maraîchères ;

– La Casamance centralisera des unités de transformation de la mangue en divers produits (jus, marmelade, mangue séchée, vinaigre, pulpe) et d’autres produits forestiers tels que le « madd » et la noix d’anacarde ;

– La région du Sine Saloum, coeur du bassin arachidier servira de point névralgique pour l’arachide et produits dérivés (huile, tourteau, poudre d’arachide, etc.) ;

– La zone sylvopastorale du Ferlo sera le hub de la transformation des produits alimentaires d’origine animale ;

– La petite côte va centraliser les unités de transformation des produits halieutiques.

« Capital humain et qualité de vie »

Pour une éducation et formation scientifique de qualité, attrayante, accessible et alignées aux besoins du monde du travail

  • L’enseignement technique et la formation professionnelle comme levier d’industrialisation, de valorisation des ressources et d’amélioration de l’employabilité des diplômés

Nous développerons progressivement les filières professionnelles orientées vers l’exploitation des ressources dont dispose le pays : pétrole, gaz, tourisme, artisanat, pêche, élevage, agriculture, textile, services etc. ;

Nous ferons la promotion de la formation duale avec une partie pratique (3/5 du temps) en entreprise et théorique à l’école. Il sera mis en place des partenariats entreprises – universités avec des subventions d’impôts ou salariales pour les apprentis ;

Nous développerons la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) pour permettre aux travailleurs ayant une expérience professionnelle de faire reconnaître leurs compétences et de solder leur expérience professionnelle par un diplôme ;

Pour un système sanitaire et de protection sociale efficace, efficient et à moindre cout

  • La gouvernance sanitaire et le management des établissements de santé

Nous renforcerons la mission et les prérogatives du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire

(COUS) pour intégrer efficacement la surveillance épidémiologique intégrée des maladies émergentes surtout zoonotiques à fort potentiel épidémique ;

Nous promouvrons la télémédecine et les urgences médicales pour favoriser la démocratisation de l’accès aux soins de santé conformément aux nouveaux besoins de santé émergents ;

  • Le financement de la santé

Nous développerons un financement endogène et innovant à travers :

– Le regroupement en entités ou grappes homogènes pour favoriser le partage des risques de maladie et le financement solidaire de la demande en soins ;

– Le système d’abonnement sanitaire sous forme de carte avec un taux a acté à la santé (possibilité de parrainage) ;

– La mise en place de mutuelles départementales ou communales du fait de l’acte III de la décentralisation pour davantage permettre aux communes rurales de mieux faire face aux dépenses de santé de leur population ;

– L’enrôlement massif et généralisé des élèves et étudiants lors de l’inscription ;

– L’application intégrale du décret sur l’obligation conditionnée relatif à l’assurance maladie obligatoire pour tous les employés par les employeurs ;

– La création d’un fonds de soutien pour l’équité en santé :

– Le financement par des taxes sur le tabac, les ressources pétrolières, gazières, la pollution etc. ;

Pour une gouvernance territoriale dans un environnement sain et l’accès à un habitat décent 

  • L’efficacité énergétique et la transition écologique 

Nous mettrons en place une Stratégie Nationale de Transition Écologique vers un Développement Durable (SNTEDD). L’enjeu des politiques de consommation et de production durables est de trouver les moyens de remédier simultanément aux problèmes de développement économique sans épuiser ou dégrader davantage les ressources naturelles et l’environnement ;

Nous mettrons en place un Fonds National de Promotion de l’Économie Verte (FNPEV). Dans cette perspective, nous mettrons en place un mécanisme catalyseur et d’impulsion des investissements verts dans les secteurs de l’économie contribuant aux émissions de gaz à effet de serre. Le financement de ce fonds national proviendra d’un prélèvement de taxes sur l’exploitation des ressources naturelles dont le pétrole, le gaz, les mines et industries ainsi que la levée de fonds domestiques à travers la fiscalité verte dénommée aussi fiscalité émergente et l’application stricte de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).

« Science, technologie, innovation et infrastructures durables »

Pour une recherche scientifique et une innovation technologique levier du développement socio-économique

  • L’amélioration de la gouvernance, du financement et de la construction d’infrastructures de recherche et d’innovation 

Nous mettrons en place un programme de modernisation des Infrastructures et d’Équipements pour la Recherche et l’Innovation (PMIERI) ;

Nous impliquerons le secteur privé dans la définition, l’élaboration et la réalisation de programmes prioritaires de recherche, afin de les amener à contribuer au financement et à valoriser les résultats de la recherche et à contribuer à la démultiplication des prototypes des innovateurs.

« Sécurité nationale et rayonnement international »

Pour une sécurisation du Sénégal et des sénégalais 

  • L’amélioration de la sécurité intérieure pour protéger le citoyen

Nous restaurerons l’image et la dignité des forces de défense et de sécurité en combattant la corruption et l’inefficacité afin de s’assurer que les ressources sont utilisées de manière efficace par des programmes de moralisation, de motivation et de contrôle des agents mais aussi par la valorisation des salaires des personnels subalternes. Nous mettrons fin à l’instrumentalisation des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dont la transformation en police politique décrédibilise nos institutions tout en créant une rupture de confiance entre elles et les populations civiles ;

Nous changerons de paradigme dans la gouvernance de la sécurité en Casamance avec une approche inclusive de toutes les forces de sécurité (gendarmerie, police, eaux et forêts) dans la sécurisation de l’espace et la lutte contre le trafic du bois et de la drogue ;

  • La défense et la sécurité extérieure

Nous moderniserons notre armée et accroitrons son potentiel opérationnel en améliorant la qualité de ses personnels et de son équipement pour la rendre plus apte à faire face aux menaces et défis qui pèsent sur la sécurité nationale ;

Nous améliorerons les capacités de collecte du renseignement des forces de défense et de sécurité, y compris l’utilisation de drones, de satellites et d’autres technologies avancées pour surveiller les frontières du pays et recueillir des informations sur les menaces potentielles à la sécurité ;

Nous renforcerons le rôle du centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS) et au Service Civique National (SCN) pour juguler la perte de valeurs engendrée par un déficit de civisme et de patriotisme qui explique le banditisme économique et la délinquance financière auxquels se livrent des autorités étatiques.

« Modalités efficientes de financement de notre politique économique »

  • Leviers de financement de l’action publique

Renégociations des contrats et conventions (mines, hydrocarbures, marchés publics et infrastructures, etc.) ;

Optimisation de l’efficacité des dépenses publiques : nous mènerons des évaluations approfondies des dépenses publiques pour identifier les inefficacités et mettre en œuvre des réformes visant leur rationalisation tout en préservant les services essentiels. Cela permettra de dégager des ressources financières supplémentaires pour financer les politiques publiques et aussi de développer le consentement à l’impôt ;

Transferts de la diaspora : nous optimiserons l’utilisation de la puissance financière de la Diaspora sénégalaise et africaine pour financer l’économie et réduire notre dépendance aux capitaux étrangers. Cela passera par la création d’un fonds d’investissement « Patriotisme économique » et d’un fonds de retraite de la Diaspora.

  • Leviers de financement de l’économie réelle et du secteur privé 

Développement du secteur privé : nous mettrons en place des politiques visant à renforcer le secteur privé, créateur d’emplois et générateur de revenus, en facilitant l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises. La banque publique d’investissement jouera un rôle central en la matière ;

Gestion de fonds d’investissement patriotisme économique : cela permettra à tous les Sénégalais qui le souhaitent d’investir dans la renaissance économique, sociale du Sénégal.

Commenter