Auteur : Ministère de l’économie du Sénégal
Site de publication : Ministère de l’économie du Sénégal
Type de publication : Rapport
Date de publication : Juin 2021
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Contexte et justification
De l’indépendance à nos jours, le Sénégal a traversé diverses périodes à travers lesquelles, les Gouvernements ont successivement essayé d’apporter des solutions appropriées en vue d’améliorer les conditions de vie des populations et d’insuffler une nouvelle dynamique de développement.
Mais, ce n’est qu’à partir de 2014, à la faveur de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, que l’économie sénégalaise est entrée dans un nouvel élan de croissance, avec un taux de croissance, en moyenne de l’ordre de 6,2% entre 2014 et 2019. Cette évolution a sensiblement amélioré le revenu par habitant qui a progressé de 15,8% en termes réels sur la période. Au même moment, il a été noté une maitrise des prix au niveau national, contribuant à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages.
Dans le secteur de l’éducation et de la formation, l’effectivité du droit à l’éducation élargit significativement la carte scolaire, 104 nouveaux collèges d’enseignement moyen ont été construits entre 2015 et 2020, dont 37 dans le Public ; trois (03) nouvelles Universités sont en construction, 26 espaces numériques sont ouverts dans plusieurs localités et cinq (05) Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP) sont fonctionnels grâce à un investissement budgétaire croissant et important consenti par le Gouvernement (24,4% du budget en 2018).
Ces efforts déployés dans ce secteur ont sensiblement contribué à améliorer les résultats, avec un Taux brut de Scolarisation dans l’enseignement primaire de 84,9% en 2019, pour une cible de 89,1%, soit un taux de réalisation de 95,2%. Quant au Taux brut de Scolarisation au moyen, il est de 49,8% en 2019, pour une cible de 48,8%, témoignant d’un niveau de réalisation dépassant les 100%.
Dans le secteur de la Santé, le Sénégal a déployé des efforts considérables pour le développement de son système sanitaire. Cela s’est traduit par l’augmentation progressive du budget alloué au Ministère de la Santé et de l’Action sociale qui est passé de 123,7 milliards FCFA en 2013 à 198,8 milliards en 2019.
Dans le secteur de l’Emploi, et particulièrement pour la frange « Jeunes », des efforts considérables ont été consentis. A partir des années 2000, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour venir à bout du chômage, et particulièrement celui des jeunes, qu’il s’agisse d’Agences, de programmes, de projets, fonds, structures de financement, etc.
C’est donc dans une perspective de rationalisation, de spécialisation, de synergie et d’optimisation du dispositif institutionnel d’intervention que s’inscrit l’État du Sénégal pour traduire sa vision de la politique de l’emploi. Entre 2010 et 2020, plus de 544 milliards de FCFA ont été ordonnancés dans le domaine de la promotion de l’emploi des jeunes, pour la mise en œuvre de certains projets et structures d’accompagnement et de financement. Ces structures d’appui ont permis d’accompagner l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
En effet, fort d’une croissance démographique de 2,5% par an, le Sénégal connait un doublement de sa population chaque quart de siècle, avec une proportion de jeunes de plus en plus importante. Cette catégorie de la population, âgée de moins de 35 ans, représentait, en 2020, 12,7 millions, soit 76% de la population. Les jeunes – entre 15 ans et 34 ans révolus – s’insèrent plus difficilement dans le marché du travail : en effet, les jeunes, qui représentent plus de 58,0% de la population en âge de travailler ne constituent que 50,4% de la main-d’œuvre nationale en 2018 et 35,3% de la main-d’œuvre en emploi en 2018 (ANSD). En conséquence, la main-d’œuvre au chômage est majoritairement constituée de jeunes : six (6) chômeurs sur dix (10), soit 62,6%, sont des jeunes.
Au Sénégal, une attention particulière mérite d’être portée sur une frange de jeunes qui ne sont ni dans le système éducatif, ni dans l’emploi, ni en formation (« NEET »). Cette catégorie de jeunes est plus susceptible d’être exclue socialement et trouve moins d’opportunités sur le marché de l’emploi. Notre pays, avec 36,2% de NEET, se classe dans le cercle des 19 pays où les taux de NEET chez les jeunes excèdent les 35%.
Cette situation décrite ci-dessus marque, malgré tant d’efforts déployés par le Gouvernement, une persistance de la problématique de l’emploi des jeunes qui donne lieu en certains concours de circonstance, à un terreau favorable à l’éclosion de tensions et d’une quête de sens à l’existence à laquelle il convient d’apporter immédiatement des réponses urgentes.
C’est donc dans une perspective de rationalisation, de spécialisation, de synergie et d’optimisation du dispositif institutionnel d’intervention que s’inscrit l’État du Sénégal pour traduire sa vision de la politique de l’emploi. Entre 2010 et 2020, plus de 544 milliards de FCFA ont été ordonnancés dans le domaine de la promotion de l’emploi des jeunes, pour la mise en œuvre de certains projets et structures d’accompagnement et de financement. Ces structures d’appui ont permis d’accompagner l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes
Après une première vague de la pandémie à coronavirus intervenue au second trimestre 2020, suivie d’une seconde vague en fin d’année, plus désastreuse, la crise sanitaire, a amplifié la problématique de l’emploi des jeunes
Aussi, des pertes d’emplois ont-elles été notées malgré les orientations et mesures prises par les autorités pour limiter cette situation. Le secteur informel, réservoir de main-d’œuvre d’une frange importante de cette jeunesse, a été fortement affecté par les mesures découlant de l’état d’urgence. La faiblesse des opportunités pour les jeunes, dans le contexte marqué par une double crise sanitaire et économique, a fini d’éveiller en eux un sentiment de lassitude, de révolte et de défiance vis-à-vis des projets et programmes publics mis en place à l’effet de leur trouver des opportunités économiques.
A cet égard, le Président de la République a décidé de mettre en place un ambitieux Programme d’Urgence pour l’Emploi et l’Insertion socioéconomique des Jeunes d’un coût global de l’ordre 450 milliards de francs CFA sur la période 2021-2023. Ce programme est le fruit de contributions des Ministères sectoriels, de bonnes volontés issues de la société civile, du secteur privé et des universitaires. Il a été enrichi par les consultations menées dans les 14 régions (CRD et CDD1), grâce au soutien de l’Administration et des collectivités territoriales, pour établir l’état actualisé des potentialités des terroirs et les contraintes d’accès à un emploi décent. L’objectif de ce programme sera ainsi de créer des emplois et/ou d’améliorer les conditions à la création d’emplois, à court et moyen termes.
Piliers du programme
Recrutement spécial
- Education
- Reboisement
- Programme de nettoiement
- Agents dans le volontariat
Projets publics d’intérêt communautaire
Le Programme de Modernisation des Villes du Sénégal (PROMOVILLES) compte insuffler une stratégie de renforcement de la mobilité urbaine par la fourniture d’infrastructures à haute intensité de main-d’œuvre à travers le Projet de Pavage des Villes du Sénégal.
Cette situation décrite ci-dessus marque, malgré tant d’efforts déployés par le Gouvernement, une persistance de la problématique de l’emploi des jeunes qui donne lieu en certains concours de circonstance, à un terreau favorable à l’éclosion de tensions et d’une quête de sens à l’existence à laquelle il convient d’apporter immédiatement des réponses urgentes
De même, l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le Sous-Emploi (AGETIP) développera à travers le pays un important projet de pavage permettant, d’une part, de lutter contre le chômage des jeunes avec la création de 2 000 emplois pour les jeunes et, d’autre part, l’amélioration du cadre vie des populations.
Dans le même sillage, il sera lancé un projet d’entretien courant de routes non classées sur la période 2021-2023. Il s’agira de procéder au cantonnage, au désensablement et au désencombrement des routes (entretien des routes non classées). Son coût est estimé sur la durée du Programme à 16,725 milliards de FCFA, avec un objectif de création de 11 150 emplois.
Projets d’investissements publics à haute intensité de main d’œuvre (PIP/HIMO)
Ce pilier vise à sélectionner des projets d’investissements publics à haute intensité de main-d’œuvre, en cours d’exécution, et à accélérer leur mise en œuvre, à travers des appuis financiers ou non financiers, afin d’atteindre le nombre d’emplois visés.
L’objectif est d’accélérer la mise en œuvre d’un large portefeuille de projets qui ont un fort potentiel de création d’emplois. Il s’agit de seize (16) projets financés sur ressources extérieures pour un montant de 562 milliards de FCFA et relatifs notamment à l’agriculture et à la formation professionnelle. Ces projets ont un potentiel de création de plus 250 000 emplois directs et indirects et 80 000 autoemplois.
Le programme 100 000 logements a été élaboré pour faciliter l’accès à l’habitat, notamment aux couches moyennes ou défavorisées de la population. Il vise un objectif de création d’au moins 10 000 logements par an. A terme, le programme créera ou consolidera 634 000 emplois directs et indirects sur 5 ans.
Les projets en cours d’exécution dans le secteur de l’énergie permettront de créer à terme au moins 20 364 emplois directs et indirects, essentiellement avec les projets ASER (10 000 emplois), SENELEC (1 500 emplois directs et 1 949 emplois indirects) et ceux du programme national de Biogaz (PNB-SN) (6 355 emplois). S’agissant des projets pétroliers et gaziers, ils généreront 560 emplois.
Mesures de soutien à la formation professionnelle et à l’initiative privée
La politique de soutien de l’offre a pour objectif de renforcer la capacité et la productivité des acteurs du secteur informel afin de leur permettre, entre autres, de satisfaire, dans les délais requis, la demande qui leur sera adressée. Cette politique de soutien porte sur la formation des artisans, l’encadrement et le renforcement de capacités avec l’acquisition d’outils, d’appareils et d’équipements via l’accompagnement d’institutions comme la DER. Le programme de renforcement de capacités devrait permettre aux unités de production industrielle, de souscrire aux appels d’offre publics et de bénéficier ainsi d’une demande orientée vers la commande publique.
Cadre institutionnel de mise en œuvre
La coordination de la mise en œuvre du Programme d’Urgence pour l’Emploi et l’Insertion socioéconomique des Jeunes est assurée par un Comité d’Orientation et de Suivi interministériel présidé par le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République.
Le COS élabore au plus tard le 31 décembre de chaque année un rapport de suivi physique des réalisations. A cet effet, des missions annuelles de terrain sont organisées avec des cabinets indépendants. Ce rapport annuel sera validé par un conseil présidentiel.
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