Auteur : World Bank
Site de publication : Banque Mondiale
Type de publication : Rapport
Date de publication : Septembre 2022
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L’état de l’économie
La croissance du Sénégal s’est située dans la moyenne de la croissance de ses pairs structurels. Le Sénégal a enregistré une croissance moyenne de 5,5% entre 2015 et 2021 comparé à une moyenne de 5,2% dans les pays pairs structurels. Cependant, cette évolution comparable n’est pas suffisante pour permettre de combler l’écart en termes du PIB par habitant, notamment avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, puisque le Sénégal continue d’avoir un PIB par tête plus faible.
Après avoir permis de maintenir une croissance positive en 2020, le secteur agricole s’est contracté de 1% en 2021. La contribution du secteur agricole à la croissance totale est ainsi passé de 1,9 points de pourcentage en 2020 à -0,1 ppt en 2021. Cette contraction est imputable à la baisse moyenne de la pêche de 13,9% (notamment la pêche industrielle) et de l’élevage de 3,8%. S’agissant de la pêche, le mauvais résultat noté en 2021 est dû à la contraction des débarquements en raison d’une baisse des efforts de pêche et une rareté progressive de certaines espèces.
Le secteur industriel a été un moteur important de la croissance en 2021 contribuant à 2,5 ppt à la croissance en 2021 contre une contribution négative de 0,1 en 2020, le secteur ayant été négativement affecté par la crise du COVID-19. La reprise a été forte, tirée par la forte hausse de la production de l’industrie extractive (+32,3%).
Du côté des services, le relâchement des mesures de confinement, la réouverture des frontières et des commerces ont permis de redynamiser le secteur. Le secteur a fortement contribué à la reprise économique en 2021 avec une contribution de 2,9 ppt contre -0,1 ppt en 2020.
Après avoir été fortement ralenti par la pandémie, avec une contraction du trafic aérien de 55% en moyenne entre 2019 et 2020, le tourisme a entamé une lente reprise depuis juillet 2020.
En 2021, le déficit budgétaire est resté détérioré pour une deuxième année consécutive. Après un déficit de 6,4% du PIB en 2020, il est resté quasiment inchangé en 2021, à 6,3% du PIB. Les principaux facteurs ont été les plans de riposte liés à la pandémie de COVID-19 comprenant des subventions directes, combinés aux restrictions nationales et globales qui ont impacté l’activité économique et les revenus de l’État.
Le secteur industriel a été un moteur important de la croissance en 2021 contribuant à 2,5 ppt à la croissance en 2021 contre une contribution négative de 0,1 en 2020, le secteur ayant été négativement affecté par la crise du COVID-19. La reprise a été forte, tirée par la forte hausse de la production de l’industrie extractive (+32,3%)
L’augmentation récente de la dette publique demeure une source importante de risques, bien que certains aspects du portefeuille de la dette publique se soient améliorés en 2021. À 73,2% de ratio du PIB en 2021, la dette publique totale a augmenté de près de 10 ppt du PIB depuis 2019, en partie du fait des plans de riposte face à la pandémie.
Le Sénégal dispose d’une base d’exportation de biens relativement large, dominée par les huiles et combustibles minéraux, les poissons et crustacés, les pierres et métaux précieux et semi-précieux, ainsi que les produits chimiques organiques et inorganiques.
Les exportations de services sont dominées par les services de transport, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et le tourisme, qui est caractérisé par une certaine saisonnalité au cours de l’année.
En 2021, le déficit du compte courant s’est creusé passant à 13,3% du PIB contre 10,9% du PIB en 2020. Cette détérioration s’explique par une hausse du déficit commercial qui est passé de 18,6% du PIB en 2020 à 21,1% du PIB en 2021 reflétant une progression des exportations de biens et services (+21,5 pp du PIB) moins prononcée que celle des importations (+5 pp du PIB).
Les crédits extérieurs et les investissements directs étrangers (IDEs) ont continué à être une source importante de financement du déficit. Les IDEs, notamment dans l’industrie extractive, et les investissements de portefeuille sont les principales sources de financement du déficit de la balance courante, couvrant 86 % du déficit courant en 2021.
Le taux de croissance est estimé à 4,8% en 2022. Cette décélération par rapport à l’année précédente s’explique par une baisse de la consommation privée et de l’investissement privé, négativement affectés par la hausse des prix induite par le conflit russo-ukrainien. La croissance devrait cependant être maintenue par une accélération de la consommation publique pour soutenir l’économie et des développements positifs dans le secteur minier, qui devraient booster la production extractive, notamment avec la découverte de nouvelles mines d’or et de phosphate (dont les perspectives de prix ont été revus à la hausse).
Les exportations de services sont dominées par les services de transport, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et le tourisme, qui est caractérisé par une certaine saisonnalité au cours de l’année
Le Sénégal est également exposé à l’érosion côtière et aux chocs climatiques (inondations, sécheresses et risques sanitaires associés). Ceux-ci pourraient avoir un impact négatif sur des secteurs clés tels que le tourisme et réduire la productivité agricole. De surcroît, les enjeux liés à la sécurité intérieure et à l’expansion de la menace djihadiste depuis les frontières de l’est pourraient différer les investissements et réduire les activités dans ces zones rurales.
Focus thématique: Renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux suite à la pandémie de COVID-19
Les restrictions de mobilité, les perturbations globales des chaînes de valeur, le ralentissement de l’activité économique mondiale, les chocs potentiels de liquidité et l’augmentation de l’incertitude qui ont caractérisé la pandémie de COVID-19 menacent la survie de nombreuses entreprises et une grande partie des emplois du secteur privé à travers le monde. Au Sénégal, de nombreuses activités économiques vulnérables à l’impact direct de ces chocs font partie de chaînes de valeur critiques (par exemple, le tourisme et l’agro-industrie).
Les mesures adoptées par le secteur privé pour répondre aux défis du COVID-19 pourraient favoriser la réaffectation efficace des facteurs de production. De plus elles peuvent également accroître la productivité sectorielle en incitant les entreprises à adopter des technologies plus avancées (par exemple, dans l’agroalimentaire et le tourisme) et en stimulant l’innovation, notamment dans les secteurs moins exposés au choc (par exemple, les services numériques).
Bien que les mesures sanitaires les plus restrictives aient été levées, l’incertitude quant à l’apparition de nouvelles infections, tant au niveau local que mondial, persistera dans un avenir prévisible. Par conséquent, les entreprises sont obligées de s’adapter à cette nouvelle réalité en cherchant de nouveaux moyens d’atteindre les clients et les fournisseurs.
Le Sénégal est également exposé à l’érosion côtière et aux chocs climatiques (inondations, sécheresses et risques sanitaires associés). Ceux-ci pourraient avoir un impact négatif sur des secteurs clés tels que le tourisme et réduire la productivité agricole. De surcroît, les enjeux liés à la sécurité intérieure et à l’expansion de la menace djihadiste depuis les frontières de l’est pourraient différer les investissements et réduire les activités dans ces zones rurales
Les solutions numériques ont été l’un des principaux moyens d’adaptation des entreprises dans le monde. Au Sénégal, les entreprises adoptent les technologies numériques à un rythme sans précédent, notamment dans le secteur manufacturier.
En plus d’améliorer potentiellement la productivité des entreprises de tous les secteurs grâce à l’adoption de technologies, cette tendance peut également être synonyme de nouvelles opportunités pour l’entrepreneuriat numérique, qui a le potentiel de jouer un rôle de catalyseur en innovant pour soutenir les entreprises de tous les secteurs de l’économie.
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