Changements climatiques au Sénégal: entre méconnaissances et ressentis, Afro baromètre, Avril 2023

Auteurs : Abdoulaye Diagne, Mamadou Abdoulaye Diallo et Tamba Ba

Site de publication : Afro baromètre

Type de publication : Rapport

Date de publication : Avril 2023

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L’équipe Afrobarometer au Sénégal, dirigée par le Consortium pour la Recherche Économique et Sociale (CRES), a interviewé 1.200 adultes sénégalais en mai et juin 2022. Un échantillon de cette taille donne des résultats avec une marge d’erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%. Des enquêtes ont été précédemment réalisées au Sénégal en 2002, 2005, 2008, 2013, 2014, 2017 et 2021.

Résultats clés

  • Près de la moitié (49%) des Sénégalais estiment que les inondations sont devenues plus graves dans leur région ces 10 dernières années. Plus de quatre citoyens sur 10 (43%) en disent autant sur les sécheresses.
  • Moins de la moitié (48%) des Sénégalais affirment avoir entendu parler des changements climatiques.
  • Parmi ceux qui sont au courant des changements climatiques :
    – Sept sur 10 (70%) disent que le phénomène rend la vie plus difficile.
    – Des majorités pensent que les citoyens peuvent agir pour réduire les effets des changements climatiques (75%) et que le gouvernement doit agir dès maintenant pour les limiter, même aux dépends de l’économie (68%).
  • Environ la moitié (49%) des Sénégalais n’approuvent pas les performances de leur gouvernement dans la résolution du problème des changements climatiques.

Gravité des conditions météorologiques extrêmes

Près de la moitié (49%) des Sénégalais soutiennent que les inondations sont devenues « quelque peu » ou « beaucoup » plus graves dans la région où ils vivent au cours des 10 dernières années. Parallèlement, plus de quatre citoyens sur 10 (43%) affirment que les sécheresses sont devenues plus graves.

Les résidents urbains sont plus enclins à ressentir l’aggravation des inondations que ceux qui vivent dans les villages (51% vs. 47%), tandis que les ruraux sont plus susceptibles que les citadins de ressentir la gravité des sécheresses (54% vs. 33%).

L’aggravation perçue des sécheresses et des inondations croît avec le degré de pauvreté. Si la majorité (53%) des non nantis perçoivent une gravité croissante des inondations et des sécheresses, moins de la moitié des plus nantis affirment que les sécheresses (38%) et les inondations (46%) sont devenues plus graves.

Si la zone Nord (55%) et la zone Sud/Est (54%) ressentent plus les impacts des sécheresses, les résidents des zones Centre (57%) et Ouest (52%) soulignent plus la gravité des inondations.

Les changements climatiques

Sensibilisation

Moins de la moitié (48%) des Sénégalais déclarent avoir entendu parler des changements climatiques, une baisse par rapport à 2017 (56%) et en 2021 (65%). L’ignorance des changements climatiques touche plus les Sénégalais du milieu rural (59%), les femmes (56%), les non-instruits (64%), les non nantis (59%) et les habitants de la zone Centre (57%).

Effets des changements climatiques

Sept Sénégalais sur 10 (70%) ayant entendu parler des changements climatiques soutiennent que ces derniers rendent la vie « quelque peu » ou « beaucoup » pire. Cette proportion a augmenté de 10 points de pourcentage par rapport à 2021.

L’aggravation perçue des sécheresses et des inondations croît avec le degré de pauvreté. Si la majorité (53%) des non nantis perçoivent une gravité croissante des inondations et des sécheresses, moins de la moitié des plus nantis affirment que les sécheresses (38%) et les inondations (46%) sont devenues plus graves

Limiter les changements climatiques

Parmi ceux ayant entendu parler des changements climatiques, trois quarts (75%) pensent que les Sénégalais ordinaires peuvent contribuer à les limiter, et près de sept citoyens sur 10 (68%) soutiennent que le gouvernement doit agir maintenant pour les limiter, même si cela coûte cher, entraîne des pertes d’emplois ou pèse sur l’économie.

Les Sénégalais soutiennent que le gouvernement a la première responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques (52%), suivi des citoyens ordinaires (23%) et des pays riches ou développés (12%).

Près de la moitié (49%) des Sénégalais jugent plutôt mauvaise la performance du gouvernement actuel dans la lutte contre les changements climatiques. En revanche, quatre citoyens sur 10 (38%) trouvent que le gouvernement répond de manière plutôt bonne aux défis des changements climatiques. L’analyse désagrégée révèle que les habitants des milieux ruraux (52%), les plus jeunes (51%), les plus instruits (56%) et les habitants de la zone Nord (58%) sont plus susceptibles de désapprouver la performance du gouvernement en matière de résolution des problèmes liés aux changements climatiques.

 

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