Climate gouvernance, une évaluation de la capacité de l’état de préparation du gouvernement à transformer le Sénégal en une société à zéro émission, Climate Action Tracker, Août 2022

Auteurs: Climate Analytics, New Climate Institute

Site de publication: CAT

Type de Publication:  Rapport

Date de publication: Août 2022

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Contexte national

La République du Sénégal est située en Afrique de l’Ouest et compte près de 17 millions d’habitants, dont 55% vivent en milieu rural et 45% en milieu urbain. L’économie du Sénégal a connu une croissance annuelle d’environ 6 % entre 2014 et 2019. La croissance a ralenti au cours de l’année 2020 en raison de la pandémie du coronavirus, mais est restée positive et a rebondi à 6 % en 2021. L’économie du Sénégal a connu une croissance annuelle d’environ 6 % entre 2014 et 2019. La croissance a ralenti au cours de l’année 2020 en raison de la pandémie du coronavirus, mais est restée positive et a rebondi à 6 % en 2021.

Le Sénégal dispose d’une petite quantité de production d’électricité au charbon, provenant en grande partie de la centrale au charbon controversée de Sendou. La centrale de Sendou est entrée en service en octobre 2018, mais a été fermée moins d’un an plus tard, en juillet 2019, en raison de problèmes techniques. Elle a repris sa production en septembre 2021, à environ 60-70 % de sa capacité initiale. La centrale a fait l’objet d’une importante opposition locale en raison de ses incidences sociales et environnementales.

Le Sénégal est très vulnérable aux impacts du changement climatique. Par exemple, la zone littorale du pays est sensible à l’élévation du niveau de la mer : un mètre d’élévation du niveau de la mer inondait des milliers de kilomètres carrés de zones basses, principalement des estuaires ; ce qui équivaut à la disparition de toutes les forêts de mangroves actuelles.

Aperçu de la gouvernance climatique 

Le cadre politique général du Sénégal est défini dans le Plan Sénégal Émergent (PSE), qui oriente le programme de développement du pays. Ce plan repose sur trois piliers stratégiques, à savoir : la transformation économique, la promotion du capital humain et le renforcement de la bonne gouvernance et de l’État de droit.

Le Sénégal a soumis sa CDN actualisée en décembre 2020. La CDN actualisée fixe un objectif inconditionnel de réduction des émissions de GES de 7 % en dessous des niveaux de statut quo d’ici 2030. En tant qu’objectif conditionnel, la réduction des émissions de GES pourrait passer à 29,5 % en dessous des niveaux de statu quo d’ici 2030, avec un soutien international.

Le Sénégal est très vulnérable aux impacts du changement climatique. Par exemple, la zone littorale du pays est sensible à l’élévation du niveau de la mer : un mètre d’élévation du niveau de la mer inondait des milliers de kilomètres carrés de zones basses, principalement des estuaires ; ce qui équivaut à la disparition de toutes les forêts de mangroves actuelles

Le Sénégal s’est également engagé à atteindre un objectif inconditionnel de réduction des émissions de 5% en dessous du statu quo d’ici 2025 et un objectif conditionnel de réduction des émissions de 23,7% en dessous du statu quo. Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) est chargé de coordonner et de suivre l’élaboration et la mise en œuvre de la politique climatique.

Le Comité national sur les Changements Climatiques (COMNACC), créé en 1994, cherche à assurer la coordination, l’intégration, le suivi et l’évaluation des interventions sur le changement climatique aux niveaux national et local. La Direction de l’Environnement et des Établissements Classés (DEEC), un département du MEDD, assure le secrétariat du COMNACC.

Engagement politique  

Un leadership gouvernemental de haut niveau peut être un moteur pour impulser les changements transformationnels à l’échelle de l’économie et accroître les ambitions en matière d’atténuation du changement climatique grâce à la définition d’une stratégie descendante et à l’envoi de signaux politiques efficaces.

L’adaptation et la résilience face aux impacts des changements climatiques, notamment dans le secteur de l’agriculture, sont la priorité du gouvernement. Le Conseil des ministres discute de certains projets relatifs à l’atténuation, tels que les initiatives en matière d’énergie solaire et de transport public, mais la nécessité d’une transition vers une société à zéro émission de carbone est largement absente des délibérations.

Bien que le gouvernement soutienne le déploiement des énergies renouvelables, la Ministre du Pétrole et de l’Énergie a souligné la nécessité d’exploiter le gaz fossile du pays et de ne pas se concentrer uniquement sur le développement des énergies renouvelables.

Un leadership gouvernemental de haut niveau peut être un moteur pour impulser les changements transformationnels à l’échelle de l’économie et accroître les ambitions en matière d’atténuation du changement climatique grâce à la définition d’une stratégie descendante et à l’envoi de signaux politiques efficaces

Les institutions clés du Sénégal sont limitées dans leur capacité à conduire la transition vers une société et une économie neutre en carbone à travers le gouvernement. Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) est l’institution principale chargée des questions des changements climatiques, à travers la Direction de l’Environnement et des Établissements Classés (DECC). Le ministère dispose d’un large mandat pour traiter les questions liées à la pollution, faire le suivi des impacts des changements climatiques, et représenter le Sénégal lors des sommets internationaux sur le climat.

Les partis à vocation environnementale sont en déclin depuis quelques années et ont généralement une influence limitée sur l’élaboration des politiques, à quelques exceptions près. En 2012, l’un des fondateurs du Rassemblement des Écologistes du Sénégal (RES), M. Haïdar El Ali a été nommé Ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature, mais son mandat a été bref car sa vision de la protection de l’environnement n’a pas été soutenue par le gouvernement. Jusqu’à récemment, il était le Directeur Général de l’Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte.

Engagement des parties prenantes 

L’éducation climatique axée sur l’atténuation est limitée au Sénégal. Le gouvernement travaille actuellement à l’élaboration d’une stratégie visant à intégrer le changement climatique dans les programmes scolaires, mais cette stratégie est axée uniquement sur l’adaptation. Des efforts sont en cours pour construire un centre interactif axé sur l’éducation au changement climatique : Centre pour l’Education à la Citoyenneté Internationale et au Développement Durable.

Les institutions clés du Sénégal sont limitées dans leur capacité à conduire la transition vers une société et une économie neutre en carbone à travers le gouvernement. Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) est l’institution principale chargée des questions des changements climatiques, à travers la Direction de l’Environnement et des Établissements Classés (DECC). Le ministère dispose d’un large mandat pour traiter les questions liées à la pollution, faire le suivi des impacts des changements climatiques, et représenter le Sénégal lors des sommets internationaux sur le climat

Certains projets individuels liés à l’éducation au changement climatique sont mis en œuvre au Sénégal. Historiquement, le gouvernement s’est concentré sur l’éducation environnementale de manière plus générale et bien que la qualité et l’accès à l’enseignement supérieur en général aient été améliorés, le secteur est toujours confronté à un certain nombre de défis.

Les intérêts et l’influence des acteurs non étatiques ont également la capacité de façonner les politiques gouvernementales, que ce soit pour accélérer ou entraver la vitesse de la transition vers une société à zéro émission. Cette influence peut provenir de groupes directement touchés par la transition, de manière positive ou négative, ou du grand public. Une considération importante est de savoir dans quelle mesure ces parties prenantes peuvent accéder et utiliser des analyses spécifiques au pays pour influencer l’agenda politique.

 

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