« Il y a beaucoup de jeunes qui ne travaillent pas à Kaffrine car leur formation n’est pas adaptée au milieu » Malick Loum, Conseiller municipal à Kaffrine

Malick Loum

Malick Loum est un conseiller municipal à Kaffrine, une ville du centre-ouest du Sénégal, située à environ 50 km de Kaolack.

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Quelle appréciation faites-vous du niveau de chômage à Kaffrine ?

Le pourcentage est vraiment élevé, car il y a beaucoup de jeunes qui ne travaillent pas à Kaffrine.

A votre avis, cela est dû à quoi ?

Nous formons certains jeunes, mais parfois, la formation n’est pas très adaptée à la réalité. Après cela, il n’y a pas de suivi. Il y a beaucoup de jeunes qui ont fait des formations mais ils restent sans travail par la suite.

Les jeunes s’intéressent à quel secteur d’activité ?

Nous voyons des jeunes qualifiés pour aucun métier, mais ces jeunes veulent coûte que coûte avoir de l’argent et cela pose un problème. Pour avoir un travail, cela demande une formation, un accompagnement. Ces jeunes veulent un travail dans un bureau, ou bien un travail qui amène à une bonne rémunération, mais il y a d’autres niches que les jeunes ne veulent pas exploiter, l’agriculture notamment. Trouver des jeunes intéressés à cela est très difficile.

Est-ce que la commune accompagne les jeunes qui sont à la recherche d’un emploi ?

Des fois la commune obtient des bourses pour certains jeunes. Ces bourses sont pour des formations d’un an ou deux. Le problème est qu’après cela, il n’y a pas de suivi. Il y a parfois des projets de travail, mais pour une durée déterminée, un ou deux ans. La mairie est en train de faire des efforts, mais ce n’est pas assez : si un projet se termine, les jeunes sont encore là.

Le gouvernement du Sénégal a lancé en 2013, la réforme de l’acte 3 de la décentralisation. Avez-vous senti les impacts de cette réforme à Kaffrine ?

Au départ, nous étions tous preneurs de cette réforme. Ici à Kaffrine, nous avions des problèmes de foncier, parce que Kaffrine n’a plus de marge foncière. Si, par exemple, nous devons construire certaines infrastructures, nous sommes obligés de côtoyer une autre commune qui encercle Kaffrine. Si un des deux maires n’est pas d’accord sur cette infrastructure, ont doit l’annuler, et cela n’est pas dans l’intérêt des populations. Le Président devait mettre en place un dispositif qui permette qu’à chaque fois qu’il y a besoin d’une infrastructure dans une commune, on puisse donner à celle-ci une valeur foncière pour que la commune puisse construire cette infrastructure.

Aujourd’hui quelles sont les attentes et les principales préoccupations des populations pour un meilleur futur à Kaffrine ?

Le principal problème est celui de l’urbanisme, parce qu’il n’y en a pas. Nous espérons que cela changera avec le ministre de la Culture, originaire de Kaffrine, parce que Kaffrine en a vraiment besoin.


Crédit photo: WATHI

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