Écouter le podcast ci-dessous
Quand on parle de Fatick, on pense à la filière sel. Selon vous, comment construire une forte filière du sel à Fatick ?
Le sel est un avantage. Il serait intéressant d’organiser tous ses exploitants dans un institut formel pour mieux exploiter la filière dans sa globalité. Il faut les encadrer pour qu’ils puissent mieux vivre de l’exploitation tout en respectant le code de l’environnement. Nous avons vu que le sel exploité, mais souvent, après l’exploitation des surfaces délimitées, le sol est laissé en rade. Après l’exploitation très avancée, pour ne pas dire sauvage, de ces terres, les terres cultivables se réduisent d’année en année. La salinité aussi augmente et impacte négativement sur l’environnement immédiat des exploitations.
Le phénomène de la salinisation des terres touche particulièrement la région de Fatick. Qu’est-ce que vous pensez des projets qui viennent pour lutter contre la salinisation des terres ?
Nous avons écho d’une unité de transformation du sel qui sera installée entre Fatick et Foundiougne. Elle sera bienvenue, parce que le sel constitue l’une de nos ressources et richesses.
Nous sommes dans un contexte marqué par la crise sanitaire de la Covid-19 et le gouvernement veut que les citoyens développent le tourisme local. Comment pensez-vous que la commune de Fatick peut en tirer profit ?
Il y a des avantages énormes dans la commune de Fatick. Mais les structures d’accueil sont encore insuffisantes. Aujourd’hui, il y a peu d’hôtels et d’auberges. Le tourisme local serait beaucoup plus bénéfique si les dépenses inhérentes au séjour dans ces hôtels étaient arrimées au pouvoir d’achat des populations locales. Les hôtels et les structures font face à des charges énormes. Dans la région, il y a des potentialités énormes, des structures d’accueil partout. Il faut donc une promotion du tourisme local.
Est-ce qu’à Fatick les collectivités territoriales ont les moyens de prendre en charge les préoccupations des citoyens ?
Jusqu’à présent, on parle de décentralisation mais en réalité, la décentralisation reste à aboutir dans sa mise en œuvre. Nous avons beau parler mais il y a toujours l’État central qui est encore au-dessus de ces collectivités territoriales. Ces collectivités ont encore des difficultés à prendre soin de toutes les préoccupations des populations.
Selon vous, quel doit être le rôle d’un parti politique ancré au niveau local dans la vie de sa communauté ?
Un parti politique né à Fatick pourrait s’identifier aux préoccupations locales avant de généraliser. Avant de s’ouvrir aux autres, un parti politique localement ancré doit pouvoir prendre en charge les questions locales d’abord. Si les partis proposent un bon débat avec des orientations données au niveau local, nous verrons que l’engagement populaire devient immédiat. Ainsi, les populations sauront quel parti offre des solutions aux questions locales.
Est-ce qu’on peut dire que ces partis politiques peuvent jouer un rôle dans le renforcement de la démocratie, de la citoyenneté ou de l’engagement citoyen au profit de la population ?
Les orientations des partis politiques ne s’inscrivent plus dans des idéologies. Les partis naissent parce que soit il y a un besoin qui nait ou parce que les gens ne peuvent plus se retrouver autour d’une même idéologie ou parce qu’il y a des frustrations. De manière générale, les partis ont des problèmes organisationnels, car souvent les partis s’identifient à une personne. Même la chaise du parti appartient à son fondateur : ces partis politiques tant au niveau local qu’au niveau national ont un problème de démocratie interne.
Crédit photo: WATHI
Commenter