Auteur : Sophiyatou NDAO
Site de publication : Amnesty SN
Type de publication : Article
Date de publication : Décembre 2023
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Les mutilations génitales féminines (MGF) autrement appelées excision, demeurent un problème de santé et de droits humains majeur dans de nombreuses régions du monde, y compris au Sénégal.
Les MGF au Sénégal : une pratique profondément enracinée
Les mutilations génitales féminines sont une pratique culturelle préjudiciable qui implique l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes des femmes et des filles. Bien que cette pratique soit illégale au Sénégal depuis 1999, elle perdure dans certaines parties du pays en raison de facteurs culturels et sociaux profondément enracinés.
Les régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, qui sont fortement influencées par des coutumes traditionnelles, conservent des zones où les MGF sont pratiquées, souvent dans le secret et en dépit des lois.
Les causes sous-jacentes
Plusieurs facteurs contribuent à la persistance des MGF dans ces contrées :
- Tradition et croyances : Les MGF sont souvent perçues comme une tradition ancienne et un rite de passage dans ces communautés. On croit que cela préserve la pureté et l’honneur des femmes, bien que ces croyances soient largement discréditées.
- Pression sociale : Les femmes et les filles sont souvent soumises à des pressions sociales pour se conformer à cette pratique, car elle est considérée comme un signe de respectabilité.
- Manque de sensibilisation : Les populations locales peuvent manquer d’informations sur les conséquences néfastes des MGF, ce qui rend difficile la remise en question de cette tradition.
Efforts de lutte contre les MGF
L’État du Sénégal, en collaboration avec des organisations nationales et internationales, s’efforce de mettre fin aux MGF. Dans cette lutte contre les MGF, Amnesty International Sénégal à travers son programme éducation aux droits humains EDH au Sénégal a initié plusieurs projets sur la réduction du taux de MGF dans ces régions sus citées. La formation des acteurs et ou la sensibilisation reste la méthodologie la plus puissante que l’organisation utilise pour éduquer les communautés sur les dangers des MGF et promouvoir des alternatives culturelles plus sûres.
Les mutilations génitales féminines sont une pratique culturelle préjudiciable qui implique l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes des femmes et des filles. Bien que cette pratique soit illégale au Sénégal depuis 1999, elle perdure dans certaines parties du pays en raison de facteurs culturels et sociaux profondément enracinés
Les organisations locales et des dirigeants communautaires jouent un rôle clé dans la lutte contre les MGF. Ils interviennent en tant que médiateurs. Les leaders communautaires aident à établir des dialogues avec les membres des communautés en promouvant l’approche médicale pour abandonner cette pratique nuisible à la santé sexuelle et reproductive des filles et des femmes.
La lutte pour l’éradication continue
La lutte contre les MGF nécessite une approche holistique qui prend en compte les facteurs culturels, sociaux, économiques et éducatifs qui les sous-tendent. L’éducation et la sensibilisation conservent des outils puissants dans ce combat.
Cependant, il est également essentiel d’impliquer activement les communautés (les chefs de villages, les Imams, les Curés, les associations de jeunes, les groupements de femmes, les acteurs de la presse locale, les sage-femmes et matrones, ainsi que toutes personnes influentes qui se trouvent dans la communauté) et de respecter leurs valeurs culturelles tout en encourageant des alternatives plus sûres.
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