Revue critique de l’étude d’impact environnemental et social du projet gazier grand tortue / Ahmeyim (GTA), Think tank LEGS-Africa, 2022

Auteurs: Dr Djibrirou Daouda BA, Elimane Haby KANE, Dieynaba KANE

Site de publication:  Legs

Type de Publication:  Rapport

Date de publication: 2022

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Introduction 

 

En 2015, un gisement de gaz naturel en offshore, doté d’un potentiel de 15 billions de pieds cubes de gaz avec des réserves estimées à 1 milliard de barils , a été découvert entre le Sénégal et la Mauritanie. Dans l’optique d’une exploitation conjointe de cette ressource transfrontalière, les deux pays ont signé un accord de coopération dénommé ‘Projet de production de gaz Grand Tortue / Ahmeyim (GTA) le 9 février 2018. Le projet sera exécuté par la joint-venture constituée par :

  • BP (British Petroleum) Mauritanie Investments Limited (BPMIL) et BP Sénégal Investments Limited (BPSIL), appelés ensemble BP, sont les opérateurs conjoints actuels du projet conformément aux accords d’opération conjointe;
  • Kosmos Energy Mauritania (KEM) et Kosmos Energy Investments Sénégal Limited (KEISL);
  • La Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN);
  • La Société Mauritanienne des Hydrocarbures et du Patrimoine Minier (SMHPM).

Description de la zone du projet 

Le milieu récepteur du projet se situe dans les eaux maritimes de la Mauritanie et du Sénégal. La zone d’étude de l’EIES comprend les eaux maritimes ainsi que la côte entre Dakar et Nouakchott. Elle inclut notamment les communautés côtières de N’Diago et de Saint-Louis, situées à proximité de la Zone du Terminal du Hub GNL près des côtes.

Concernant l’environnement biophysique, le projet est situé dans la partie sud du grand écosystème marin du courant des Canaries (CCLME). Le CCLME est l’un des grands écosystèmes marins de remontée d’eau froide (upwelling) les plus productifs au monde. Il se classe troisième au monde en matière de production primaire et il possède la plus importante production de pêche de tous les grands écosystèmes marins africains.

Les principales composantes biologiques présentes dans les zones d’études de l’EIES comprennent du plancton qui désigne les organismes microscopiques de la flore et de la faune se trouvant dans la colonne d’eau et érivant, en fonction des courants océaniques, des communautés benthiques formées d’organismes qui vivent sur le plancher océanique et à l’intérieur de celui-ci, des poissons et d’autres ressources halieutiques, des oiseaux, des mammifères marins et des tortues de mer.

Mesures de prévention des dangers et de de suivi de l’EIES 

La conclusion générale de cette étude indique que les risques sont inférieurs aux critères établis et pertinents de tolérabilité des risques, grâce aux exigences et processus exhaustifs du projet GTA-Phase 1 qui sont en place pour que les dangers et les risques d’accident continuent d’être identifiés, éliminés lorsque possible, évalués et gérés de manière à être à un niveau aussi faible que raisonnablement réalisable (ALARP) pendant toutes les phases du projet.

Les installations du projet GTA-Phase 1 sont conçues, et seront exploitées, conformément aux bonnes pratiques internationales de l’industrie, aux exigences réglementaires, et aux codes et normes de l’industrie pétrolière et gazière. Pour ce faire, une attention particulière sera accordée à la sécurité inhérente, en mettant l’accent sur l’évitement et la prévention pour gérer les dangers et les risques.

Plan de gestion environnementale et sociale

Les objectifs du PGES Les trois principaux objectifs du PGES sont : Résumer les mesures de design et de contrôle des opérations du projet ainsi que les mesures de mitigation proposées pour éviter ou réduire les impacts négatifs significatifs ; Définir un système de mise en œuvre, de suivi de la conformité et d’évaluation de la performance de ces mesures ; et Identifier les mécanismes de déclaration et de rapports.

Les principales composantes biologiques présentes dans les zones d’études de l’EIES comprennent du plancton qui désigne les organismes microscopiques de la flore et de la faune se trouvant dans la colonne d’eau et érivant, en fonction des courants océaniques, des communautés benthiques formées d’organismes qui vivent sur le plancher océanique et à l’intérieur de celui-ci, des poissons et d’autres ressources halieutiques, des oiseaux, des mammifères marins et des tortues de mer

Responsabilités des parties prenantes

 

Le PGES identifie les responsabilités dans la mise en œuvre de chacune des mesures et dans le suivi de cette mise en œuvre. Il fournit aussi des indicateurs objectivement vérifiables de la mise en œuvre des mesures, la source suggérée pour la vérification et la fréquence recommandée des vérifications.

Le PGES étant certes un outil prospectif qui se fait le plus en amont possible mais également dynamique et évolutif, il sera appelé à s’adapter à toutes les situations qui se présenteront et aux impacts éventuels imprévus et à l’évolution des sciences et technologies. Il prévoit également le renforcement des capacités des autorités des deux pays. Il est complété par un plan de surveillance et de suivi qui s’applique à toutes les phases du projet, de la construction à la fermeture.

Recommandations

Le projet GTA doit faire l’objet de sensibilisation, notamment sur les opportunités d’emplois. En effet, le projet est pourvoyeur d’emplois dans ses phases de confection des blocs avec l’entreprise Eiffage. Dans ce sens, un mécanisme peut être trouvé pour impliquer davantage les travailleurs ainsi que les entreprises locales dans le cadre de sous-traitance.

La DEEC doit être renforcée en matière de ressources humaines, financières et matérielles pour mieux faire face à ses taches surtout au niveau local avec les autres acteurs de base. A cet effet, les moyens mis à la disposition de la DEEC doivent être décentralisés au niveau de Saint-Louis pour plus d’efficacité dans les interventions, le suivi social et technique des engagements du PGES et du Plan de suivi.

La conclusion générale de cette étude indique que les risques sont inférieurs aux critères établis et pertinents de tolérabilité des risques, grâce aux exigences et processus exhaustifs du projet GTA-Phase 1 qui sont en place pour que les dangers et les risques d’accident continuent d’être identifiés, éliminés lorsque possible, évalués et gérés de manière à être à un niveau aussi faible que raisonnablement réalisable (ALARP) pendant toutes les phases du projet

Un dialogue doit être instauré avec les différents acteurs de la pêche car la plateforme de Saint-Louis qui se trouve sur une zone de pêche. Ce dialogue est certes prévu par le PGES mais dans la réalité, il semble encore insuffisant.10 Concernant toujours le volet communication, une sensibilisation plus accrue sur les risques sécuritaires est vivement recommandée.

Dans le cadre de « la délocalisation économique », il faut accompagner les acteurs locaux vers des moyens d’existence alternatifs ou complémentaires des communautés de pécheurs. Cela peut passer par la promotion de l’économie verte et de l’économie bleue en collaboration avec les institutions de formation professionnelle, d’éducation supérieure et de recherche etc. Ce sera à la fois l’occasion de lutter contre la pauvreté et les changements climatiques.

 

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