Synthèse rapport annuel de suivi de la Carte Sanitaire 2021, Ministère de la santé et de l’action sociale, 2021

Auteur : Ministère de la Santé et de l’action sociale

Site de publication : Ministère de la santé et de l’action sociale

Type de publication : Rapport

Date de publication :  2021

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L’amélioration de la santé de la population constitue un défi majeur des politiques et programmes de l’Etat du Sénégal. Ainsi, le Plan Sénégal Emergent (PSE) dans sa composante santé et le Plan national de développement sanitaire et social (PNDSS), à travers leurs objectifs, illustrent l’intérêt accordé à ce secteur. C’est pour permettre à toute la population d’accéder à ce droit fondamental garanti par la constitution que plusieurs projets et programmes ont été élaborés et sont en cours d’exécution avec des objectifs et des cibles bien spécifiés. Ils sont mis en œuvre à travers la mobilisation accrue de ressources humaines, matérielles et infrastructurelles avec l’appui des partenaires et des collectivités territoriales.

Méthodologie

Toutes les structures privées de santé ont été recensées dans la collecte et leurs données ont été validées. Toutefois, des équivalences n’ont pas pu être établies du fait que les paquets d’activités offerts au niveau des structures privées sont parfois différents des normes de la carte sanitaire. Un travail supplémentaire, en collaboration avec la direction en charge des établissements privés de santé, est nécessaire pour définir les réelles équivalences. Par conséquent, seules les structures publiques de santé ont fait l’objet d’analyses approfondies dans ce présent rapport.

Accessibilité géographique des services de santé

La distance moyenne parcourue au niveau national par la population pour aller d’un poste santé vers un centre de santé le plus proche par région est de 31,5 km. Elle varie entre 4,5 km pour la région de Dakar et 58,2 km pour celle de Matam.

Couvertures démographiques passives des PPS

Les ratios démographiques par catégories socio-professionnelles sont respectivement de :

  • 1 infirmier pour 3185 habitants contre 1 infirmier pour 300 habitants selon l’OMS ;
  • 1 Sage-Femme pour 1266 femmes en âge de reproduction (FAR) contre 1 sage-femme pour 300 FAR selon l’OMS ;
  • 1 Médecin pour 8317 habitants contre 1 médecin pour 5000 à 100000 habitants selon l’OMS.

Disponibilité des services et/ou unités de soins et des logements dans les PPS

La quasi-totalité des postes de santé du Sénégal disposent des trois principales unités que sont : le dépôt de pharmacie, le dispensaire/médecine et la maternité avec respectivement 99,6%, 99,4% et 85,8%. Des efforts supplémentaires doivent être faits pour que tous les postes de santé disposent d’une maternité et d’un dépôt de pharmacie.

La distance moyenne parcourue au niveau national par la population pour aller d’un poste santé vers un centre de santé le plus proche par région est de 31,5 km. Elle varie entre 4,5 km pour la région de Dakar et 58,2 km pour celle de Matam

Le tableau ci-dessus montre que certains services au niveau des EPS 2 tels que les services de gériatrie et d’assistance à la transformation digitale sont faiblement représentés avec 5,3% chacun de même que l’anatomie et la cytologie pathologique, la psychiatrie et la rhumatologie avec 15,8% chacun tandis que les activités pour ses services sont représentées respectivement par 10,5%, 5,3%, 31,6%, 21,1% et 31,6%. Les services de biologie de la reproduction, pneumologie, gastro-entérologie et neurologie présentent une offre de services relativement faible avec respectivement 26,3%, pour les deux premiers et 21,1% pour les autres avec des activités variant entre 42,1% et 57,9%.

Ressources humaines des Points de Prestations des services de Santé : Etat des lieux et besoins actuels

En 2021, le personnel dédié aux différents types de soins/services en fonction des structures existantes dans le pays est de 34 008 agents. Sur cet effectif, les 3 types de soins qui regorgent le plus de personnel sont :

  • L’assistance aux soins médicaux de spécialités, aux soins dentaires et aux soins des consultations primaires curatives avec 26,3% soit 8 932 agents sur 34008 dont 6 339 dans les postes de santé ;
  • Les soins de consultations primaires curatives regroupent 19,7%, soit 6 683 agents dont 2 264 dans les postes de santé ;
  • Les soins maternels, néonatals et infanto-juvéniles occupent 10,3%, soit 3 493 agents dont 1698 dans les postes de santé ;
  • Le service de gestion regroupe 3459 agents, soit 10.2%.

Les services faiblement représentés sont la maintenance des infrastructures (4 agents), l’assistance aux services de laboratoire (20 agents), la logistique (20 agents), les soins psychiques et psychiatriques (47 agents), les soins pour la prise en charge des cancers (12 agents), les soins en néphrologie (92 agents) et les soins en cardiologie (111 agents).

Au Sénégal, 59,5% du personnel des structures de santé sont non qualifiés à l’offre de soins contre 40,5% Ces taux cachent des disparités régionales avec 70, 3% de non qualifiés aux soins pour Fatick et plus de 65% pour les régions de Sédhiou, Kaffrine, Saint-Louis et Kaolack.

La quasi-totalité des postes de santé du Sénégal disposent des trois principales unités que sont : le dépôt de pharmacie, le dispensaire/médecine et la maternité avec respectivement 99,6%, 99,4% et 85,8%

Besoins en ressources humaines

Le tableau ci-dessus révèle un besoin global de 6911 agents toutes catégories confondues avec 976 en sur-dotation et 101 à redéployer et est réparti selon les types de soins :

  •  Les soins pour la prise en charge des cancers ainsi que les soins psychiques et psychiatriques sont dépourvus de catégories socioprofessionnelles en sur-dotation ;
  •  Les soins médicaux de spécialité et le SATD sont pourvus de sur-dotation mais sans possibilité de redéploiement ;
  •  L’imagerie médicale, la maintenance des équipements médicaux, les services de laboratoire, les services de pharmacie, les soins dentaires et les soins des consultations primaires curatives sont pourvus de catégories professionnelles en sur-dotation et à redéployer.

Les besoins par type de soins et par catégorie socio-professionnelle au niveau des services de santé de base se présentent comme suit :

  • Les services de laboratoire, des soins dentaires, des soins des consultations primaires curatives et des soins maternels, néonatals et infanto-juvéniles sont pourvus de catégories professionnelles en sur-dotation et à redéployer avec spécifiquement au niveau national 134 sages-femmes à redéployer.
  • L’imagerie médicale, le SATD et les soins psychiques et psychiatriques sont dépourvus de sur-dotation ;
  • Les services de la pharmacie et la maintenance des équipements médicaux sont pourvus de sur-dotation mais sans possibilité de redéploiement.

Par ailleurs, les besoins par type de soins et par catégorie socio-professionnelle au niveau des services de santé de référence sont les suivants :

  • Les soins pour la prise en charge des cancers, les soins dentaires et les soins psychiques et psychiatriques sont dépourvus de sur-dotation.
  • Les soins d’urgence et le SATD n’ont pas de personnel à redéployer.
  • L’imagerie médicale, la maintenance des équipements médicaux, le service de laboratoire, le service de pharmacie, les soins des consultations primaires curatives, les soins maternels, néonatals et infanto-juvéniles et les soins médicaux de spécialité sont pourvus de catégories professionnelles en sur-dotation et à redéployer avec spécifiquement au niveau national 66 sages-femmes à redéployer.

Les besoins en ressources humaines par région selon la catégorie socioprofessionnelle dans les postes de santé sont globalement de 1677 agents qualifiés toutes catégories confondues avec 372 en sur-dotation et 20 à redéployer et sont répartis ainsi :

  • Les régions de Dakar, Sédhiou, Thiès, Ziguinchor sont en sur-dotation avec possibilité de redéploiement pour 7 infirmiers et 13 sages-femmes.
  • Les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Kolda, Louga, Saint Louis, Matam et Tambacounda sont en sur-dotation sans possibilité de redéploiement

Recommandations 

  • Poursuivre la réflexion sur le découpage sanitaire, l’organisation interne des soins, la référence contre référence, la création des pôles de compétence, le contenu du Dakar médical city
  • Stabiliser une nomenclature officielle des catégories socio-professionnelles et une codification dans le secteur de la santé
  • Proposer des normes pour les structures sanitaires spécialisées
  • Définir les mécanismes de suivi-évaluation de la carte sanitaire
  • Appuyer la fonctionnalité de la cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de la santé.
  • Mettre aux normes les services de santé de base
  • Tenir compte dans les recrutements et affectations le personnel communautaire qualifié en poste
  • Systématiser l’inventaire physique des ressources humaines, matérielles et infrastructures au plus tard le 31 Décembre de chaque année
  • Vulgariser le rapport annuel de la carte sanitaire au niveau central et décentralisé
  • Instituer une rencontre annuelle entre le MSAS et les associations des élus locaux du Sénégal sur la carte sanitaire
  • Créer bulletin d’information de la carte sanitaire

 

 

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